logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Justice-Citoyenneté économique I L’avocat de Sambi qualifie sa détention de «tragédie»

Justice-Citoyenneté économique I L’avocat de Sambi qualifie sa détention de «tragédie»

Société | -   Abdallah Mzembaba

image article une
C’était il y a exactement quatre ans. Quatre années depuis que l’ancien président de la République, Ahmed Abdallah Sambi est en détention dans sa maison située à Vwadjuu devenue une annexe de la prison de Moroni. Ce matin, l’ex-président débute donc sa cinquième année en détention. Pour la circonstance, son avocat, Me Mahamoudou Ahamada a convié les médias à une conférence de presse dans son cabinet situé au nord de la capitale.

 

Hier dans la journée, l’avocat de l’ancien président de la République Ahmed Abdallah Sambi a organisé une conférence de presse dans son cabinet pour revenir sur le début, ce matin, de la cinquième année en prison de son client, Ahmed Abdallah Sambi. Pour Me Mahamoudou Ahamada, certaines rumeurs circulent et il “fallait qu’on apporte notre vérité. Beaucoup de choses se disent et les gens doivent avoir des éléments de réponses de notre part. Un jour comme aujourd’hui, il est aussi important, plus que tout autre jour, de parler de l’ancien chef de l’Etat. La prise de parole est donc nécessaire”.

«Une tragédie»

Me Mahamoudou Ahamada explique ensuite que “ce qui se passe depuis maintenant plusieurs années est une tragédie et je suis triste pour mon pays quand je vois comment le cas Sambi est traité. Cela crée un grave précédent dans notre pays. De toute notre histoire, on n’a jamais vu ce qui se passe”. Au préalable, l’avocat a tenu à faire un bref historique de l’affaire, afin de savoir “d’où nous venons et où sommes-nous”. “Chose inédite, mon client a été arrêté et placé en résidence surveillée par une note circulaire signée par un ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur en l’occurrence Saïd Abdou. C’était le 19 mai 2018”. Pour le conférencier, la procédure “n’a été utilisée nulle part dans ce pays, et ce, de toute notre histoire. Une note administrative qui met quelqu’un en résidence surveillée. C’est une première”.


Depuis le 20 mai de la même année, “on a commencé des procédures de contestation de cette mesure. Elles n’ont abouti à rien. Le 17 septembre 2018, le président du tribunal de l’époque, nous apprenait que la note a été levée le 19 août 2018 et que notre démarche de la lever est sans objet. Stupéfaction puisqu’on ne nous a rien notifié”. Ensuite, “du 20 mai au 20 aout 2018, nous avons fait un certain nombre de demandes de mise en liberté, sans succès.

 

Le 19 décembre, le juge a renouvelé le mandat de dépôt, pour quatre mois. Le 20 avril 2019, les quatre mois légaux ont été dépassés, et j’ai demandé une mise en liberté d’office. Le juge a refusé. Par conséquent, nous considérons que du 20 avril 2019 à aujourd’hui, nous sommes dans une situation de non droit puisque depuis cette date aucune décision juridique n’a été donné à l’encontre de mon client. Il s’agit purement et simplement d’une séquestration, même l’ancien ministre de la Justice nous parlais de détention provisoire illimitée, chose qui n’existe pas”.


Me Mahamoudou Ahamada explique en effet que s’il était en détention, “il y aurait eu une décision de justice légitimant sa situation. Or, je mets tout le monde au défi de me prouver le contraire. Quatre ans depuis que Sambi est privé de sa liberté sans aucune décision juridique”. Ainsi, “je doute fort qu’il y ait une audience au mois de mai. Le parquet aurait dû m’informer pour qu’on me donne l’ordonnance. A noter que jusqu’à maintenant, je n’ai vu aucun chiffre de la somme prétendument détournée par Sambi. Il n’y a aucun élément dedans, il n’y a aucune pièce”, poursuit l’avocat qui assure néanmoins que si l’audience a lieu, “je vais y prendre part. J’ai travaillé pendant quatre ans sur ce dossier, si audience il y a j’irai. Mais je ne crois pas que Sambi sera libéré”.

La santé de l’ancien président

Revenant sur la santé de son client, l’avocat affirme qu’il vit difficilement “ce qui est normal puisque malgré l’ordonnance du juge l’autorisant à aller se soigner, il n’en est rien, ce qui veut dire qu’il vit toujours avec la maladie. Je le vois à chaque fois que je le souhaite même si des fois, il y a un gendarme à côté de nous qui entend tout ce qu’on dit”. Pour conclure, Me Mahamoudou Ahamada fera savoir qu’ils ont notamment saisi le président de la République française, Emmanuel Macron, le roi du Maroc, Mohamed 6 ou encore l’Afrique du Sud pour “montrer dans quelle situation se trouve l’ancien président Sambi lequel est détenu sans aucune base légale”.

Commentaires