Abdallah Abdou Hassan a été condamné à 5 ans de prison dont un an avec sursis pour «atteinte à la sécurité publique». Le délibéré a été rendu le 21 juin par le président du tribunal correctionnel, Mohamed Djounaid. Le procureur de la République, Mohamed Abdou, avait requis 2 ans de prison dont un an ferme. Interrogé sur la décision rendue par le tribunal, le parquet a indiqué ne pas vouloir la commenter.

Du côté de la défense, ce fut la stupéfaction tant par la dureté de la sanction que par la requalification des faits reprochés lors du délibéré. «Nous avions deux infractions, la première était relative à une manifestation non autorisée et la deuxième relevait de l’ordre public. Et contre toute attente, le délibéré rendu ce lundi par le président du tribunal correctionnel, a fait état d’une atteinte à la sécurité publique, infraction qui n’a pas été instruite par le magistrat instructeur ou alors elle n’a pas été retenue dans l’ordonnance de renvoi», a réagi lundi, l’un des avocats d’Abdallah Abdou Hassani dit Agwa, Me Fahardine Abdoulwahid, peu après la décision du tribunal. De fait, lors de l’audience qui s’est tenue ce 19 juin, il n’a aucunement été question de l’infraction retenue par le tribunal correctionnel.

«Les droits de la défense n’ont pas pu être assurés puisque les débats lors de l’audience tournaient autour de la manifestation non autorisée et du trouble à l’ordre public», devait abonder Me Aboubacar. De fait, lors du procès les réquisitions et les plaidoiries ont tourné autour de ces deux infractions. «Il y a eu requalification des faits lors du délibéré, du jamais vu, je me demande ce qui se cache derrière ce dossier, lors de l’audience le parquet avait lui-même déclaré que l’intention n’a pas été dépassée, puisque comme vous le savez, Abdallah Abdou Hassani a été arrêté la veille de la manifestation et que de fait, l’infraction reprochée n’a pas pu être constituée», a expliqué l’ancien bâtonnier au barreau de Moroni, Me Ibrahim Mzimba, joint au téléphone lundi en fin d’après-midi. D’ailleurs pour ces deux délits, le prévenu a été «déclaré non coupable».

De ce procès, il n’a pas été seulement question l’ancien propriétaire de la radio La Baraka Fm. Youssouf Said Soilihi du Front commun des forces vives, présenté par le procureur de la République comme «le cerveau des opérations» et dépeint «en manipulateur de Agwa» a lui écopé de 3 ans de prison dont un an ferme. Sabikia Ahmed Mze, du mouvement Wadzadze Wendza Yirumbi devra purger la même peine.

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