Arrêtée mardi 23 juillet par des éléments de la Brigade de recherche, Fatima Mze Said, originaire de Fumbuni, est attendue ce lundi 28 juillet au parquet de la République à Moroni où elle devrait être présentée à un juge d’instruction qui décidera de la suite à donner après l’expiration du délai de la garde-à-vue. «Tout est possible qu’elle soit transférée à la justice demain lundi, la confirmation n’est pas nette», a indiqué hier dimanche une source proche de l’enquête.
Injures répétées
L’arrestation de cette femme fait suite à une plainte déposée par le délégué à la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, qui l’accuse de «diffamation gratuite et d’injures répétées à caractères haineux». Convoquée une première fois, Fatima Mze Said n’aurait pas daigné se présenter à la Brigade, s’attirant encore les foudres de la gendarmerie qui l’accuse, à son tour, de «défiance manifeste à l’autorité de la justice», selon nos informations. «Nous sommes allés pour l’arrêter après une première convocation sans réponse. Personne n’est au-dessus de la loi, encore plus une personne accusée d’injures publiques», nous dit un agent ayant suivi de bout en bout l’affaire.
Interrogé sur cette plainte, Youssoufa Mohamed Ali n’a pas souhaité faire un commentaire poussé sur la procédure engagée. «J’ai choisi la voie légale, j’ai porté plainte, l’affaire est aux mains de la justice dans le cadre d’une procédure normale, c’est à la justice de se prononcer et de trancher», a-t-il souligné, ajoutant que «quand on est insulté, diffamé et calomnié gratuitement, il faut porter plainte et se fier des instances compétentes».La femme, présentée comme « une militante », proche des idéaux des groupements politiques de l’opposition, a été placée en garde-à-vue. Celle-ci a été renouvelée en fin de semaine, d’après une source proche du dossier. Les accusations formulées à son encontre dans le cadre de cette procédure portent sur des publications quasi régulières faites sur son mur Facebook et dirigées directement contre Youssoufa Mohamed Ali. On entend Fatima Mze Said s’en prendre au délégué à la Défense avec une attitude désinvolte et une tonalité violente, allant jusqu’à traiter le plaignant d’un moins que rien et de promettre de continuer à l’insulter autant qu’elle voudra.
En roue libre
Dans une vidéo de 9’35 en date du 29 janvier, avec 1931 followers, 360 commentaires et 508 partages, Fatima Mze Said parle sans filtre, se livre à réquisitoire sans concession contre le plaignant et dit s’en prendre au directeur de cabinet à la Défense et non à Youssoufa Mohamed Ali, natif de Fumbuni. La femme dit dénoncer le comportement du régime suite, selon elle, à une série d’actes et d’évènements qui le révoltent en tant que citoyenne. Mais la véhémence de ses déclarations suscite autant de questions que la personnalisation de ses accusations.À Fumbuni, des personnes interrogées par nos soins disent ignorer «les origines profondes» des propos incisifs de Fatima Mze Said et son choix de cibler uniquement le patron de la Défense et d’épargner les autres membres du gouvernement. «Cela fait longtemps, Belou a résiste, il n’a jamais réagi ni porté plainte, il a supporté et supporté mais s’il a décidé de porter plainte aujourd’hui c’est peut-être parce que la femme a dépassé les bornes, rien ne nous empêche de critiquer le pouvoir mais pas à s’en prendre à une personne et à sa famille», a souligné ce chauffeur d’une entreprise privée.
Dans la même vidéo, Fatima Mze Said a juré continuer à insulter le plaignant avant d’en remettre une couche : « je ne suis pas un proche de vous, je n’ai aucun lien familial avec vous, je ne vous connais pas, je ne cesserai de vous attaquer jusqu’à mon dernier souffle, je n’arrêterai jamais, je continuerai à vous insulter encore et toujours quoi qu’il arrive». En roue libre, la femme n’a jamais caché son obsession à attaquer la personne de Youssoufa Mohamed Ali comme l’attestent d’autres vidéos encore insultantes que nous nous abstenons de tirer le moindre extrait à cause de la violence des mots et du caractère injurieux des propos.