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Justice I Fatima Mze Saïd placée en détention provisoire

Justice I Fatima Mze Saïd placée en détention provisoire

Société | -   Abdou Moustoifa

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L’avocat de la présidente de l’association humanitaire Echanges Comores-océan indien estime que les infractions retenues ne sont pas, selon lui, de nature à motiver son placement sous mandat de dépôt. Fatima Mze Saïd est connue pour ses actions d’assistance aux Comoriens transférés à la Réunion pour des raisons sanitaires.

 

Détenue à la gendarmerie depuis le 23 juillet, Fatima Mze Saïd qui milite, selon elle, pour un Etat de droit aux Comores» a été placée sous mandat de dépôt, à la Maison d’arrêt de Moroni, ce mardi, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Djamal El-dine Bacar. La native de Fumbuni est arrêtée voilà maintenant une semaine et a passé sept jours en garde à vue, « dépassant de loin le délai de 48 heures », prévu par la loi même si l’on apprend que la garde-à-vue a été renouvelée.Ce n’est qu’hier mardi 30 juillet qu’elle a été présentée au juge d’instruction, qui a procédé à son inculpation.


Fatima Mze Said est poursuivie pour « diffusion et divulgation de fausses nouvelles » présumées, mais aussi « discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, injures et diffamation et atteinte à l’image d’une personne », en l’occurrence Youssoufa Mohamed Ali, le délégué à la Défense. «Je ne crois pas que les infractions qui lui sont reprochées soient de nature à motiver son placement à la maison d’arrêt. En tout cas, nous faisons confiance en la justice et espérons que la procédure se déroulera dans la sérénité et conformément à la loi», a estimé son avocat, Me Djamal El-dine Bacar qui, au moment où nous l’interrogions affirmait toujours n’avoir pas pu consulter les procès-verbaux de sa cliente.


Membre active au sein de la diaspora comorienne à La Réunion, Fatima Mze Saïd est connue pour ses prises de position en faveur, selon elle, du « retour à un Etat de droit dans sa patrie ». À La Réunion, elle fait partie des militantes mobilisées contre la très décriée opération Wuambushu, lancée à deux reprises par les autorités françaises sur l’île comorienne de Mayotte.Arrivée avec son époux pour assister au mariage de sa nièce, la quinquagénaire, mère de quatre enfants, voit malheureusement son séjour se transformer en cauchemar. Le 23 juillet, elle reçoit une convocation à son domicile l’invitant à se rendre à la brigade de la gendarmerie.

Aide aux évacuations sanitaires

À ce propos, son avocat dément l’information selon laquelle sa cliente aurait ignoré une première convocation. Certains médias ont mentionné une plainte émanant du directeur de cabinet du chef de l’Etat chargé de la Défense. «Moi, la plainte, je ne l’ai pas vue. Ma cliente non plus. Elle a juste reçu une convocation l’informant qu’elle devait se rendre à la gendarmerie de Fumbuni dès réception, sans motif et sans qu’elle ne sache l’auteur de la plainte», a précisé Me Djamal El-Dine Bacar.


Au lendemain de son arrestation, Fatima Mze Saïd Saïd a reçu le soutien de plusieurs mouvements d’opposition et associations comme Mvukisho Ye Masiwa et Comred. Notons qu’au-delà de son engagement militant, Fatima Mze Saïd Saïd est très impliquée dans des actions humanitaires à Saint-Denis, où elle aide les évacués sanitaires via l’association Comores-Océan Indien (Eco-OI) dont elle est la présidente. L’objectif principal de cette association est d’aider et d’accompagner les familles de nos compatriotes évacués sanitaires vers La Réunion en provenance de Mayotte. Les Comoriens auxquels Eco-OI apporte assistance sont des personnes qui ne parlent pas bien le français et qui se trouvent en situation de précarité.


A noter que le plaignant, Youssoufa Mohamed Ali, dit avoir fait le choix « de la voie légale » pour demander à la justice de se prononcer sur les accusations faites à l’encontre  la femme, notamment le fait de « proférer gratuitement des injures gratuites à son encontre» depuis des mois sur les réseaux sociaux.

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