Cinq jours après le procès en provision provisoire des victimes du crash du vol Y61103 d’Ab aviation mis en délibéré au 10 novembre, l’avocat du Collectif des familles des victimes, Me Said Mohamed Said Hassane a rencontré la presse, hier 19 septembre pour faire le point sur cette affaire.Cette entrevue avec les médias était aussi une occasion pour l’avocat de manifester son inquiétude sur le fait que le volet pénal de ce dossier n’avance pas et aussi évoquer un contentieux entre un de ses clients et la Banque fédérale de commerce (Bfc).Au sujet du volet pénal de cette affaire du crash du vol Ab Aviation, l’avocat ne cesse de déplorer cette situation. “Rien n’a été fait, ce n’est pas normal, cela ne nous donne pas beaucoup d’espoir et nous avons envie d’en parler pour que les choses changent”, a-t-il dit. Dans sa démarche, Me Said Mohamed Said Hassane est revenu sur l’absence d’un juge d’instruction au Tribunal de Mwali.
La vérité sur le crash
A ce sujet, l’avocat appelle les autorités à remédier cette situation afin de permettre de faire la lumière sur cet accident et aussi assurer le bon fonctionnement du palais de justice de Mwali. Pour obtenir gain de cause, le Collectif des familles des victimes a demandé de rencontrer le président de la République. Cette rencontre avec le chef de l’Etat n’est pas encore acceptée et “jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucune réponse n’a été donnée”, a déclaré l’avocat.
Selon lui, cette audience à Beit-salam a un seul objectif : formuler les préoccupations et les inquiétudes par rapport à cette situation. “Après le crash, on nous a annoncé l’ouverture d’une enquête technique et la mise en place d’une commission d’enquêteurs. Et, depuis personne n’en parle. Certes, certains éléments de l’enquête doivent rester confidentiels mais la moindre des choses est de donner des explications aux proches des victimes”. Pour clore ce sujet sur cette affaire du crash, l’avocat a laissé entendre qu’il craint que personne ne sache ce qui s’est réellement passé et qui a entrainé cet accident aérien. “Un avion est conçu pour ne pas crasher et s’il crashe, là il y a défaillance et si une enquête n’est faite, les mêmes erreurs seront perpétuées et nous disons non”, a soutenu l’avocat.
Quant au contentieux opposant un de ses clients avec la Bfc, Me Said Mohamed Said Hassane a, devant la presse, informé la possibilité de demander une liquidation judiciaire de la Banque à cause de 40 million de francs comoriens non payés et d’une nouvelle assignation de 190 millions de francs. Cette affaire “d’impayés” a pour origine une question de traite entre sa cliente, la société hollandaise, spécialisée dans les produits carnés, Khune et Heitz et la Bfc.Après plusieurs audiences en conciliation devant le Tribunal du commerce, le 19 janvier dernier, le juge a ordonné à ce que la Bfc consigne les 40 millions de francs au greffe. “Depuis cette date, la Bfc n’a pas réagi”. Pour l’avocat, “ce refus d’exécution d’une décision de justice dont fait preuve les responsables de la Bfc est un très mauvais message que la banque envoie aux investisseurs étrangers”.