Le tribunal de Moroni a condamné vendredi 21 novembre le gérant de la Meck-Kwambani à six mois de sursis, 50 000 francs d’amende et 150 000 francs de dommages et intérêts, dans une affaire de diffamation intentée par un ancien comptable. Mercredi 19 novembre, Youssouf Mohamed Yahya, ancien comptable de la Meck-Kwambani, comparaissait avec son ancien gérant, Youssouf Mohamed Ali, dans le cadre d’une plainte pour propos injurieux et pressions morales. Âgé d’une trentaine d’années et vêtu d’un boubou traditionnel, il a expliqué avoir démissionné en raison de tensions au travail, entre insultes et refus répétés de congés. Ses lettres adressées au gérant et aux instances de l’institution étaient restées sans réponse.
Le gérant, Youssouf Mohamed Ali, avait contesté certaines accusations, en affirmant que le refus de congés était dû à des contraintes organisationnelles et que le terme mnafiki (hypocrite) relevait d’une discussion professionnelle sans intention de nuire. Son avocat, Maître Ali Ahamada, avait insisté sur le fait que l’expression ne constituait pas une diffamation selon l’article 224 du Code pénal. La partie civile, représentée par Maîtres Tarzi Anziz Boina et Soulaimane Youssouf Mihiday, avait réclamé 4 millions de francs de dommages et intérêts, 300 000 francs pour frais de procédure, ainsi que la publication du délibéré dans les journaux et l’affichage dans les locaux de la Meck. Le ministère public avait requis l’application des articles 234 et 236 du Code pénal, prévoyant jusqu’à un mois de prison ferme et une amende. Le président du tribunal, Abdoulwahab Nassim, avait clos l’audience en précisant que le délibéré serait rendu le lendemain. Selon la partie civile, le jugement a confirmé que l’ancien comptable avait été publiquement humilié et soumis à des pressions ayant causé un choc psychologique.
