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Justice : le manque de moyens et d’expertises complique les enquêtes criminelles 

Justice : le manque de moyens et d’expertises complique les enquêtes criminelles 

Société | -

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Le procureur de la République, Mohamed Abdou, fait appel à la mise à la disposition des moyens nécessaires permettant aux médecins de travailler convenablement. «Il est temps que des moyens soient mis à la disposition des services compétents pour résoudre les problèmes posés par des cas pareils», a-t-il recommandé.

 

Cette année, des corps inertes avaient été répertoriés sur l’ensemble du pays. Et, au total, dix personnes déclarées mortes avaient laissé des suspicions d’actes crapuleux. Parfois, ces corps, pour la plupart, avaient été inhumés sans être identifiés. Le mystère plane encore sur les causes et les auteurs de ces actes.
Les autorités judiciaires compétentes annoncent l’ouverture d’enquêtes après la découverte d’un ou de corps. Mais, à l’évidence, les enquêtes finissent toujours en queue de poisson. Les auteurs des crimes sont rarement identifiés, certains courent encore dans la nature alors que d’autres profitent souvent d’une liberté inconditionnelle pour couler une vie tranquille.

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Des enquêtes qui interrogent autant qu’elles inquiètent. Le manque d’un médecin légiste dans le pays y est souvent cité comme facteur de désintéressement dans la poursuite de l’enquête. Mais, pour le procureur de la République, Mohamed Abdou, l’absence d’un médecin légiste, n’explique pas tout comme certains le laissent penser.
Le chef du parquet parle plutôt d’un manque de moyens matériels pour mener les enquêtes à bon port. «Nous donnons au médecin permanent aux urgences l’étiquette de médecin légiste car c’est lui qui examine le corps et fait la constatation de décès», dit-il. Dans ce sens, il fera savoir que «les spécialistes existent bel et bien mais ce sont les matériels qui manquent pour faire des études scientifiques approfondies afin de connaitre les auteurs de ces actes», a-t-il clarifié.
Le procureur fera ainsi appel à la disposition des moyens nécessaires permettant aux médecins de travailler convenablement. «Il est temps que des moyens soient mis à la disposition des services compétents pour résoudre les problèmes posés par des cas pareils», a-t-il recommandé.

Des enquêtes de longue haleine

A en croire d’autres milieux, une enquête n’est pas une promenade de santé. Le travail de la brigade de recherche est souvent complexe et demande une expertise souvent inexistante. Surtout quand il s’agit de faire les enquêtes en cas de découvertes macabres. L’unité de la gendarmerie présente sur les lieux va rendre compte au procureur. Mais le plus difficile, c’est de pouvoir dégager une piste. 

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Pour cela, un travail hautement scientifique est nécessaire. «Une fois sur les lieux de la découverte, nous divisons les tâches. Une partie de l’unité sécurise la zone, une autre unité fait l’enquête sur les lieux de la découverte du cadavre et une autre mene une enquête de voisinage afin de récolter quelques informations qui pourront nous mener à une piste. Mais cela prend beaucoup de temps», a affirmé le lieutenant Yasser Sidi.
Ce commandant de la compagnie de Ngazidja évoquera de ce fait la durée que peut prendre leur recherche. «Une enquête peut prendre plusieurs jours. Il n’y a vraiment pas de limite pour mener une enquête, surtout quand il s’agit d’une enquête criminelle», précise-t-il. Il regrettera en effet que les enquêtes soient parfois compliquées quand il s’agit d’identifier un corps. «Il n’y a pas de moyens pour savoir l’Adn afin d’identifier une personne en cas de découverte macabre», déplore-t-il.


Bahiya Soulayman

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