Le parquet de Moroni vient d’émettre un “ordre de récupération” au nom du détenu, Chaéhoi M’madi, plus connu sous le surnom de Djibril, afin qu’il regagne son lieu de détention. Le prédicateur, qui était malade a été admis à la Clinique Ben Imane et s’est évadé de prison depuis une semaine. Il a profité d’un manque de vigilance pour se rendre chez lui, alors qu’il n’a pas fini de purger sa peine.
Selon le procureur général, “le détenu avait des soucis de santé, il a été transféré à la clinique du docteur Ben Iman pour qu’il puisse être soigné et au terme de son séjour d’hospitalisation, Djibril devait réintégrer son lieu de détention car n’ayant pas encore fini sa peine”.
A en croire le chef du parquet général, c’est grâce aux différents post publiés sur son compte facebook que les autorités judiciaires ont su qu’il s’était fait la malle. «Cette situation ne peut pas durer longtemps, nous allons le récupérer afin qu’il réintègre la prison très rapidement».
Grâce à Facebook
Au sujet de cette absence de surveillance qui a permis l’évasion du détenu au terme de son séjour d’hospitalisation, le procureur général soutient que la maison d’arrêt de Moroni ne dispose pas de service pénitencier. «Nous pouvons demander à des agents de la police d’assurer la surveillance, mais leur vigilance ne sera pas la même». La preuve.
Toujours est-il que Chaehoi Mmadi en bon prédicateur est un addict des réseaux sociaux. Si bien qu’à peine avoir quitté la clinique, il n’a rien trouvé de mieux que de poster des photos de son enfant et lui. Il n’en fallait pas plus pour que les internautes croient que le prédicateur a été mis en liberté.
Interrogé sur le statut de leur client, Me Mahamoudou Ahamada, un des avocats du prédicateur a déclaré ne “pas être au courant de sa mise en liberté car je me trouvais à Ndzuani”. Quant à Me Youssouf M’sa, son autre avocat, il a affirmé “qu’aux dernières nouvelles, leur client était malade et a été hospitalisé au service de santé militaire. S’il se trouve en liberté, je ne suis pas au courant”.
Chaéhoi M’madi est condamné à deux ans d’emprisonnement dont huit mois ferme et à une amende de 25.000 francs pour escroquerie, suite à une audience tenue devant le tribunal correctionnel du 21 septembre dernier. Le tribunal a par ailleurs condamné le prédicateur à verser 17 millions de francs comoriens à sa victime, pour tout préjudice subi.