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Justice-Tribunal de Mutsamudu I Cinq personnes condamnées à la peine capitale par la Cour d’assises

Justice-Tribunal de Mutsamudu I Cinq personnes condamnées à la peine capitale par la Cour d’assises

Société | -

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Ces deux affaires ont été quasiment jugées par contumace, puisque seul Alzam Anli Saïd (première affaire) était présent au procès, ses trois complices ainsi que Warba (deuxième affaire) s’étant évadés de prison. L’accusé présent, Alzam, a été reconnu coupable de viol et de meurtre (c’est lui qui a étranglé à mort Toiwiya), mais pas d’enlèvement.

 

La Cour d’Assises a siégé à Mutsamudu du dimanche 11 au lundi 12 octobre, et a jugé deux affaires criminelles. La première est celle qui opposait Rakib Houmadi aux quatre violeurs et assassins de sa fille, à savoir Anlimoudine Saïd, Alzam Anli Saïd, Kayam Soumaila et Abdallah Saïd Ali, jugés pour « enlèvement, viol et meurtre » sur Toiwiya Rakib, le 28 avril 2019 à Bwe Ladungu, une localité située entre Domoni et Manyasini, le village de la victime.


La deuxième affaire opposait Mohamed Saïd à Bachirou Houmadi dit Warba, jugé pour « enlèvement suivi de meurtre » sur Roukaya Mohamed, une fillette de 5 ans, en juillet 2016 à Hombo (Mutsamudu).Ces deux affaires ont été quasiment jugées par contumace, puisque seul Alzam Anli Saïd (première affaire) était présent au procès, ses trois complices ainsi que Warba (deuxième affaire) s’étant évadés de prison.


L’accusé présent, Alzam, a été reconnu coupable de viol et de meurtre (c’est lui qui a étranglé à mort Toiwiya), mais pas d’enlèvement. Il a été condamné à 20 ans de travaux forcés pour le viol, et à la peine capitale pour le meurtre. Ses trois complices ont également écopé de la peine de mort. Le sinistre groupe est tenu de verser à la partie plaignante la somme de 16 millions de francs pour dédommagement. Maître Issihaka Soufiane, l’avocat de la partie civile, s’est dit “satisfait” du verdict.


Alzam, présenté comme un commerçant âgé de 22 ans au moment des faits, a pourtant, tout au long de l’audience qui a duré treize heures, plaidé non coupable. Il a nié avoir participé à ce viol collectif suivi du meurtre de la jeune femme, dont le corps sans tête sera retrouvé deux semaines après sa disparition, près des côtes de Bwe Ladungu. Mais le tribunal a estimé qu’il est tout simplement revenu sur ses déclarations, livrées aux enquêteurs de la gendarmerie ainsi qu’au juge d’instruction, et dans lesquelles il avait “reconnu les faits”.

Son avocat a prétendu que les aveux de son client aux enquêteurs avaient été obtenus grâce à des méthodes interrogatoires coercitives.
Contrairement à la première affaire, le jugement, lundi, de la deuxième affaire, relative à l’enlèvement et au meurtre de Roukaya, n’a pris qu’une heure. La peine de mort a également été prononcée contre l’auteur de ce crime, qui avait déjà passé près de quatre ans en détention provisoire.


Dans son réquisitoire, le ministère public a rappelé que Warba n’avait jamais reconnu les faits qui lui étaient reprochés, mais que l’enquête avait toutefois cumulé plusieurs indices et témoignages qui renforçaient l’accusation, et a estimé que “s’il s’était estimé innocent il n’aurait pas fui la justice”. Warba est également tenu de dédommager la partie plaignante à hauteur de 50 millions de francs. Le père de la victime a, devant la presse, espéré que “ces sanctions exemplaires soient un remède contre ce genre d’actes”. 

Djalali-Eddine Moindzé avec Sardou Moussa

 

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