Après huit mois de détention provisoire, (ordonnée depuis le 11 février dernier), le juge d’instruction chargé du dossier, dans l’affaire dite Idi Boina, vient d’être saisi d’une demande de mise en liberté d’office. Cette demande soumise au juge d’instruction le samedi 12 octobre par ses avocats se fonde sur l’article 145 du code de procédure pénale dont la sanction est la remise en liberté d’office au bénéfice de l’inculpé. Dans ce courrier, ses conseils rappellent au magistrat instructeur que le délai pour un inculpé en détention est de quatre mois renouvelable pour un autre délai de quatre mois s’en pour avoir la possibilité d’en prolonger. Demandant la mise en liberté d’office de leur client, ces avocats soutiennent que si on tient en compte du jour où Idi Boina, membre de l’opposition, est inculpé et placé en détention préventive, «ce double délai est épuisé le vendredi 11 octobre». Pour l’avocat, Me Abdillah M’madi Saïd, à partir du 11 octobre, son client se trouve séquestré à la Maison d’arrêt de Moroni sans raison et il devait être libre.
L’état de santé du client
Nous demandons au juge d’instruction de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin à cette injustice qui pèse sur notre client. Me Abdillah M’madi Saïd a ajouté que «l’état de santé de son client est dégradé et bien qu’il soit détenu à l’annexe de l’El-Maarouf de Mde, mais son client ne reçoit pas les soins adéquat». Au sujet de cette procédure qui a conduit Idi Boina en détention, l’avocat a également ajouté que son client est «placé sous mandat de dépôt depuis le 11 février, suite à cela, il a subi son interrogatoire au fond, le 13 mai, et depuis, rien. Depuis cette date, ni l’inculpé, ni un témoin ni une victime n’a été entendu par le juge, je me demande pourquoi notre client est toujours maintenu en détention». L’avocat a fait savoir que ce courrier du 12 octobre n’est pas la première dans cette procédure. «Une demande de ce genre a été adressée au juge d’instruction au terme de quatre mois de détention de notre client, mais à notre grande surprise, le magistrat instructeur nous a répondu qu’il rejette notre demande de mise en liberté provisoire, or, nous avons demandé une mise en liberté d’office».
Le 30 juillet 2018
L’ancien secrétaire général du ministère des Finances a été poursuivi et arrêté, d’après le parquet, dans le cadre de l’enquête qui visait un groupe de personnes ayant fait irruption dans un bureau de vote du quartier Sanfil au nord du Moroni le jour du scrutin référendaire, le 30 juillet 2018. Le sergent Ali Radjabou a été violenté à coups de machette, sa main a été sectionnée. Le procès a eu lieu les 16 et 17 décembre derniers, devant la Cour de sûreté de l’Etat. En tout, 24 personnes avaient été jugées. Selon les avocats, «Idi Boina n’a jamais été cité à l’audience». Une assertion difficile à confirmer. Par contre, suite à un déferrement qui a eu lieu le lundi 11 février dernier, Idi Boina a été présenté à un juge d’instruction. Il sera alors inculpé et placé en détention provisoire.