La Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (Cndhl) a rendu visite ce jeudi, 22 avril, à Inssa Mohamed alias Bobocha actuellement détenu à la caserne de la gendarmerie de Mde ya Bambao. La présidente de l’institution a fait savoir que le détenu n’a "aucun souci de prise en charge" mais se plaint toutefois de "sa condition d’isolement" et réclame "le droit à des visites".
"Il se sent en sécurité. Son état de santé s’est détérioré. Il a seulement besoin de soins plus poussés, il se sent malade, il m’a fait part de quelques douleurs. En gros, il bénéficie de conditions carcérales normales mais il se plaint de la solitude et souhaite avoir le droit à des visites", a déclaré à Al-watwan, Sittou Raghadat Mohamed, quelques minutes après l’avoir rencontré en milieu de journée. Il s’agit de la deuxième visite de la Cndlh après celle du 15 mars dernier.
"Nous avons échangé pendant deux heures de temps, il se plaint de quelques douleurs. Il n’est pas satisfait des premiers soins qu’on lui avait prodigués. Il veut qu’un médecin l’examine à fond. Nous allons demander à ce qu’un médecin lui rende visite dans les prochains jours", a poursuivi la chef de la Cndhl. Les autorités judiciaires avaient, à plusieurs reprises, assuré que "le détenu bénéficie d’une prise en charge appropriée" mais "souffre de la solitude puisqu’il vit tout isolé sans visites".
Son avocat, Me Gérard Youssouf s’est plaint de ne pas pouvoir rencontrer son client malgré les demandes formulées auprès des autorités judiciaires. Sur ce point, la Commission nationale des droits de l’Homme estime "que cela n’est pas normale" mais Sittou Raghadat Mohamed s’interroge si son conseil avait bien suivi le protocole établi pour rencontrer ce prisonnier au statut particulier. "A-t-il suivi la procédure normale pour demander un permis de visite et rencontrer son client ?", s’est-elle d’interrogé.
Selon la présidente de la Cndhl, la demande pour rencontrer un détenu isolé dans une caserne se fait toujours à la justice mais, "elle doit être ensuite accompagnée, je crois, d’un permis délivré par les responsables qui ont la garde", à savoir la gendarmerie. "J’étais en contact avec son avocat, il va se rendre à la gendarmerie et nous allons l’accompagner dans les démarches pour qu’il puisse rencontrer son client", a souligné Sittou Raghadat Mohamed.
Inssa Mohamed dit Bobocha, poursuivi pour atteinte présumée à la sûreté de l’Etat dans l’affaire des mines, a été arrêté en juillet 2020 à Majunga à Madagascar et mis en détention à la prison de Moroni avant de s’évader le 15 novembre dernier. Il sera ensuite arrêté le 13 janvier 2021 toujours dans la Grande île et extradé à Moroni le 27 janvier dernier à bord d’un vol spécial. La date du procès n’a toujours pas été communiquée.
A.S.K