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Elle fut la première structure à avoir remis en cause la note circulaire. Tout porte à croire qu’elle est déterminée à poursuivre sur sa lancée, en tout cas jusqu’ici. Après la protestation, la Confédération des travailleurs comoriens, puisqu’il s’agit d’elle, a décidé de franchir un pas de plus.
En effet, elle a saisi le président du tribunal de première instance de Moroni. Dans une requête qu’elle a déposée vendredi dernier, 26 janvier, le secrétaire général de la centrale syndicale, Salim Soulaimana, demande au nom de ses frères syndicalistes, l’annulation de la note signée le 09 janvier.
Cette dernière, dont le signataire n’est rien d’autre que le ministre des Finances, Saïd Ali Said Chayhane, oblige les principaux responsables des sociétés d’Etat à revoir leurs rémunérations pour les conformer au décret N°97-067/PR du feu président de la République fédérale islamique des Comores, Mohamed Taki Abdoulkarim.
Des Directeurs généraux, les directeurs administratifs et financiers, les agents comptables, et les directeurs des ressources humaines sont concernés par cette mesure.
Parmi les motivations évoquées par Salim Soulaimana, il y aurait le refus de l’argentier de l’Etat de faciliter le dialogue social, chose sollicitée depuis deux semaines par la Ctc. Dans un point de presse qu’elle avait tenu le 18 janvier, les leaders syndicaux avaient demandé une concertation et un prolongement de la date d’application.
Salariés, les “véritables cibles”
Nos conférenciers avaient démontré les répercussions qui, selon eux, allaient être engendrées par la note du ministre. “Nous avons exprimé notre ras-le-bol suite à la décision du ministre de procéder à la diminution subite des salaires sans tenir compte des réalités de la vie de la population. On a constaté avec regret l’absence de volonté de sa part pour trouver une solution. Force est de constater qu’il a préféré ne pas écouter la voix des travailleurs. Donc on s’en est remis à la justice”, a lancé dans un entretien accordé à Al-watwan, le patron de la Ctc qui estime que “les véritables cibles sont les salariés”.
Selon toujours notre interlocuteur, le décret visé en référence n’est pas celui qui fixait les salaires. Un vice-de forme. “Attendu que le décret visé N°97-067/PR devant servir pour l’auteur du texte en guise de justification juridique n’existe pas dans l’ordonnancement juridique de l’union des Comores…le décret fixant les salaires est le N°97-076/PR.
Attendu que note vise tend à réviser à baisse la grille des rémunérations des personnes concernées, nous aimerions que votre juridiction procède à l’annulation pure et simple de la note”, voilà un peu une partie des raisons figurant sur la requête destinée au président du tribunal.
Le droit doit triompher tout comme le respect des textes et, en aucun cas, on ne baissera les bras car ce n’est pas parce que une mesure est prise par le gouvernement qu’elle est forcément légale a-t-il martelé.
Un huissier de justice devra, prochainement, être engagé pour suivre de près le dossier, a annoncé le numéro 1 de la Ctc. Avant de préciser que si besoin il y a, ils saisiront la cour suprême.
La note ne sera pas appliquée pendant ce mois-ci ou non? Difficile de répondre pour le moment.
Patience.