Bounou Saïd Dhoifir, qui a échappé de peu à la rafle qui a vu une quinzaine de ses collègues arrêtés par les forces de l’ordre et transférés au camp du groupement de la gendarmerie nationale, a confié que la manifestation du jour a été autorisée par le maire de la commune de Fomboni, même si la veille les gendarmes auraient eu à signifier à certains organisateurs que celle-ci ne pourrait pas se tenir sans l’autorisation du ministre de l’Intérieur ou du préfet du Centre de Fomboni.
L’ancien président de l’Assemblée nationale conteste cette interprétation des gendarmes et y voit la volonté des autorités nationales de faire de Mwali une île conquise où régnerait la peur. «Mais ça ne saurait être ainsi, car soutient-il, les arrestations du jour démontrent le caractère autoritaire du régime et la volonté de faire marcher les comoriens au pas dans un processus qui n’obéit à aucune règle démocratique».
il n’y a pas d’autres perspectives que de se battre en usant de tous les moyens légaux sinon la situation ira de mal en pis pour l’île et le pays».
C’est pourquoi, nous a-t-il confié, il se serait rendu volontairement dans le camp de Bonovo pour rejoindre ses collègues de combat mais après un coup de fil, les pandores lui auraient signifié de rebrousser chemin après avoir reçu, quelques temps auparavant, l’assurance que ses pairs seraient libérés une fois que l’attroupement devant le foyer de Salamani dispersé.
Selon Bounou, la manifestation n’avait pas pu débuter car les portes du foyer de Salamani comme la salle Multifonctionnelle jouxtant la Place de l’indépendance de la capitale insulaire a été déjà quadrillées par des éléments de la force comorienne de défense. Des témoins oculaires nous ont affirmé que l’artère principale de Fomboni ainsi que les rues menant à ces deux lieux ont été investies par des hommes casqués et munis d’un armement dissuasif.