Les notables de l’île de Ngazidja et des représentants de la ville de Moroni ont signé, hier mercredi, au domicile de Mohamed Abdourazak à Moroni-Pam, un protocole pour le renforcement des valeurs traditionnelles coutumières et religieuses “indispensables” à la paix.
A l’issue des discutions qui ont regroupé des grands notables de l’île et des ulémas comoriens, une résolution qui appelle à renforcer l’harmonie des relations entre le Milanantsi, la science et la modernité pour soutenir la paix et l’identité de “notre nation” a été publiée.
La réintégration de la ville de Moroni dans l’organisation traditionnelle dite du “Ngazidja zo mfukare” (litt = les sept Ngazidja) de l’île selon la résolution appelle à l’adoption d’un nouveau statut faisant du Moroni traditionnel un Hinya autonome aux côtés des hinya classiques que sont le Hinya Mdobozi, le Hinya Fwabaya et le Hinya Matswapirusa.
Cette nouvelle configuration conduira la ville de Moroni à renouer avec certains mécanismes traditionnels d’organisation et de fonctionnement de la société tels que le “Hirimu” et le “Mlapvo”.
Protéger et valoriser
La résolution appelle toutes les localités à veiller au respect des règles du “Anda na mila” (us et coutumes), de l’islam et de la conduite des activités relatives au anda na mila. Ont été cités à ce propos, les principes fondamentaux des coutumes traditionelles confomes à la paix, et à l’islam, la réconciliation familiale avant l’organisation d’un acte coutumier familial, le respect du code vestimentaire, l’organisation des ukumbi les après-midi.
Dans son intervention à cette occasion, l’ancien président de l’Université des Comores, l’anthropologue Damir Ben Ali a salué ce protocole qui va servir à “renforcer la cohésion sociale dans le pays”. Il a rappelé que cette initiative cadrait parfaitement avec l’histoire du pays en rappelant que les Chiraziens avaient signé une convention d’entente avec les premiers habitants du pays pour la valorisation des coutumes traditionnelles et de l’islam. En1911, toujours selon Damir Ben Ali, le sultan Saïd Ali avait demandé aux occidentaux de
ne pas toucher les traditions comoriennes et les valeurs de l’islam.
Pour sa part, le cadi Mohamed Saïd Athoumani a salué les résolutions adoptées lors de cette rencontre en faveur de la capitale, Moroni, “qui accueille toutes les nationalités et les races du monde”. Il a demandé à l’autorité compétente de faire en sorte que dans tous les quartiers de la ville “règne l’ordre et la discipline”.
Le grand notable de la ville de Fumbuni, Mze Mouigni Abdallah, a appelé au “respect total” de la capitale, Moroni, dans la conduite et la gestion des activités coutumières. Il a appelé à une application
stricte de toutes les dispositions retenues au cours de cette réunion pour la protection de notre religion et la valorisation de notre capitale.
Enfin, l’ancien ministre d’Etat et ancien ambassadeur, Saïd Hassane Saïd Hachim, prenant la parole au nom de l’ancien ministre, Mouzawar Abdallah, a formulé les remerciements de la capitale à l’assistance pour avoir choisi d’organiser cette réunion à Moroni. Il a insisté sur le “nécessaire retour des valeurs dans la capitale et sur le respect de ses habitants”.