Depuis plusieurs mois, l’arachide se fait rare dans les points de vente. Une situation préoccupante qui affecte à la fois les consommateurs et les vendeurs. Beaucoup de commerçants dénoncent les difficultés liées à l’importation de ce fruit sec, tandis que les pays fournisseurs peinent à exporter des quantités suffisantes par voie maritime.
Said Mohamed Mkandzile, un grand consommateur d’arachides, partage son expérience face à cette pénurie. «Depuis mon retour aux Comores en février 2024, après plusieurs années au Maroc, j’ai constaté une flambée des prix des arachides, probablement liée à leur rareté. Cela m’affecte beaucoup, car j’apprécie énormément ce type de fruit sec», déclare-t-il.
Pour lui, il est urgent que les agriculteurs locaux prennent les devants. «Cette dépendance aux importations nous pénalise, notamment à travers des prix élevés. Il serait judicieux d’encourager la production nationale. Disposer d’arachides produites localement pourrait non seulement stabiliser le marché, mais également contribuer à l’économie du pays», explique-t-il. Said Mohamed Mkandzile estime que l’arachide, en tant que produit de rente et aliment riche en nutriments, devrait être omniprésente sur le marché comorien. «Les cultivateurs et coopératives devraient collaborer avec le ministère de l’Agriculture et les organismes partenaires pour obtenir les ressources nécessaires à une production locale accrue», suggère-t-il.
Ichati Said, une vendeuse affectée par la pénurie, met en lumière une autre dimension du problème. «Depuis l’épidémie de choléra, les graines d’arachides se font rares. Cela a entraîné une perte de clients pour moi. Lorsque je parviens à m’approvisionner, le stock est souvent insuffisant ou de mauvaise qualité. Parfois, les produits se détériorent avant même d’être vendus», regrette-t-elle. Elle souligne également l’impact de la fermeture de certaines frontières, notamment avec Madagascar, un fournisseur clé. «L’épidémie qui est derrière nous a conduit à des restrictions, et cela continue de se faire ressentir», ajoute-t-elle.