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La retraite de la femme comorienne, un vrai débat de société

La retraite de la femme comorienne, un vrai débat de société

Société | -

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A l’occasion de la Journée internationale de la femme, une conférence-débat s’est tenue autour de la question de la retraite de la femme aux Comores.

 

«La retraite des femmes travailleuses comoriennes». C’est sur ce thème  que s’est tenue hier, mercredi, une conférence-débat  à l’initiative du Comité de Ngazidja des femmes membres de la Confédération des travailleurs des Comores (Ctc). Il s’agissait de réfléchir sur les moyens de garantir une retraite équitable entre hommes et femmes. Il faut dire que plusieurs acteurs du secteur  comme la Caisse de retraites, la Fonction publique, ainsi que d’autres associations féminines, étaient présents.

Au cours des échanges, la  Caisse de retraites a essuyé plusieurs critiques. Certains ont vivement fustigé sa dépendance financière et dénoncé le fait que les retraités comoriens ne perçoivent  leurs pensions que lors d’un paiement général.

D’autres ont déploré la procédure de nomination du comptable de la Caisse de retraite dont le choix revient au ministre des Finances. Selon la directrice générale de la caisse, Mme Charif Assiata, s’ils sont aujourd’hui confrontés à de nombreux soucis financiers, c’est parce que l’ensemble des sociétés affiliées ne versent pas régulièrement leurs contributions.

L’inverse est impossible

«Si les entreprises publiques versaient leur part, nous ne serions pas là à nous débattre dans ces difficultés financières car c’est justement l’Etat qui emploie le plus de fonctionnaires», a-t-elle souligné. La conférence a aussi abordé d’autres questions pertinentes. Il faut dire  qu’actuellement, si les veuves peuvent toucher facilement les pensions de leurs conjoints, l’inverse est impossible.

Le veuf ne touche, en effet, aucun kopeck si sa femme est morte avant d’avoir atteint l’âge de la retraite. Ce sont donc les ayant droits qui peuvent  en bénéficier, autrement dit les enfants de la défunte ou ses  parents directs. A en croire Mme Charif Assiata, les textes qui régissent les mécanismes de retraite datent de cinquante ans, donc de l’ère coloniale. Et jusqu’à maintenant, ils n’ont jamais subi de toilettage alors que, dit-elle, il y a eu des mutations  et des évolutions au niveau de la société.

Elle a tout de même noté certains progrès, notamment le fait pour les veuves de toucher les pensions de leurs maris même si elles se sont remariées. «Avant, la pension minimale tournait autour de 1250 fc, et nous avons mené de profondes reformes jusqu’à ce qu’elle soit fixée aujourd’hui à 13 000 fc», a-t-elle rappelé.

Dépoussiérer les textes

A l’issue des discussions, l’assistance a formulé plusieurs recommandations parmi lesquelles le renforcement du dialogue entre la Caisse de retraite, la Ctc, le gouvernement et les entreprises privées. Surtout quand on sait que ces dernières ‘‘échappent aux indemnités fiscales, notamment celles réservées à la caisse de retraites’’. Il a enfin été convenu de dépoussiérer les textes et d’élaborer une nouvelle loi pour la soumettre aux députés lors de la prochaine session parlementaire.

La Caisse de retraites, à son tour, a été chargée de répertorier les différentes entreprises  présentes aux Comores. Ces dernières sont tenues de dresser leur bilan financier annuel à la fin de chaque exercice.

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