logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

La Sch a finalement gagné son duel contre les stations

La Sch a finalement gagné son duel contre les stations

Société | -   Nazir Nazi

image article une
En 2022, la créance de la Sch sur ses clients s’est élevée à 1,5 milliard de francs, dont 672 millions réclamés aux stations-services. L’ancienne Ma-mwe avait, jusqu’en 2016, cumulé jusqu’à 9 milliards de francs de dette auprès de la société des hydrocarbures. Grâce au paiement au comptant, les impayés de la société nationale de l’électricité se sont limités à 375 millions depuis.

 

La société comorienne des hydrocarbures (Sch) a annoncé, lors d’une conférence organisée vendredi 26 mai, la reprise effective des commandes des distributeurs des produits pétroliers. Après des plusieurs semaines de désaccord avec le Syndicat national des distributeurs des produits pétroliers (Sndpp), la majorité des stations-services se conforme désormais à l’exigence de la société d’Etat de payer au comptant leurs commandes. « Elle les paie au comptant. Au niveau de Ngazidja, seules deux sur vingt-quatre stations opérationnelles ne se présentent pas à la Sch, une station sur vingt-deux n’a pas encore suivi le changement à Ndzuani. A Mwali  toutes les stations paient au comptant », a affirmé l’inspecteur général et directeur par intérim, Mze Ali Azhar Ahmed, après avoir fait une brève historique de la mise en application de la fameuse note relative à l'achat au comptant des commandes des produits pétroliers.

Selon ce dernier, la Sch arrive à éviter les ruptures de stocks de ses carburants grâce à une convention signée en 2015 avec la Société islamique internationale de financement du commerce (Itfc). Une convention qui permet à l’Itfc de payer le fournisseur de la Sch au comptant, entre 10 et 12 millions de dollars par cargaison, avec un taux d’intérêt de 4,3 %. « Nous étions obligés de procéder ainsi à cause d’une situation financière perturbée par les dettes de nos clients. Nous avons déjà contacté des banques pour qu’elles facilitent les stations-services. Pourquoi les gérants ne veulent pas emprunter de l’argent auprès des banques comme le fait la Sch », s’est interrogé le directeur par intérim.

9 milliards de dette

Par rapport à ces dettes qui paupérisent l’établissement, sondirecteur commercial, Mouhtar Saïd Bacar, a avancé certains chiffres pour justifier non seulement justifier le bienfondé de ladite convention, mais également l’exigence de faire payer au comptant les stations. Il estime à 1 milliard 500 millions de francs la dette contractée auprès de sa société en 2022, à la fois par les stations, les opérateurs économiques, les compagnies aériennes, dont 672 millions pour les seules stations-services. Mais le cas de la Société nationale de l’électricité est bien particulier. « La Sonelec consomme 56% du gasoil de chaque cargaison. Cette consommation entraine une dette qui s’élevait à 9 milliards de francs avant 2016, y compris la subvention de l’Etat. Raison pour laquelle le paiement au comptant est préalablement exigé à cette société. Mais, de 2016 jusqu’à nos jours, la dette touche les 375 millions de francs », a estimé le directeur commercial.

Il reste maintenant à savoir si cette méthode de paiement au comptant suffira à elle seule à renflouer cette société, dont les recettes contribuent aussi substantiellement au budget de l’Etat.

 

Commentaires