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La troisième vie du Coelacanthe

La troisième vie du Coelacanthe

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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L’ancien complexe hôtelier, construit dans les années 1970, reprend vie. Acquis par le couple Soidiki dans les années 90, il avait depuis de nombreuses années, cessé ses activités. Leur fille, Wuridat a fait sien le pari de le faire renaitre de ses cendres. Ainsi, depuis quelques années, elle et son mari ont travaillé sans relâche pour parvenir à rendre réel, ce que beaucoup ont qualifié «de pari risqué». L’ouverture officielle est prévue pour la fin de ce mois.

 

L’océan à perte de vue.  Le Coelacanthe, niché au creux de Moroni, renait doucement mais sûrement de ses cendres.  De la piscine à débordement  qui trône  fièrement, au jacuzzi en passant  par le plongeoir, on peut dire qu’il y a un « avant» et un « après».


A première vue, d’énormes investissements ont été consentis pour faire renaitre ce qui fut, il n’y a pas si longtemps, un des joyaux du tourisme national. Soidiki Wuridat, pas peu fière de  « leur bébé», a longuement expliqué tous les sacrifices auxquels elle et son mari ont dû faire face.

 

Nous avons utilisé près de 100 millions de francs, sans le concours des banques qui pensaient alors que le tourisme était un secteur à risques, confiera-t-elle.  

 

Un pari, certes, risqué mais qui ne fera pas reculer ceux qui ont cru et qui continuent de croire en ce projet. Pour expliquer cet engouement, il faut peut-être remonter le temps. A l’époque où le Coelacanthe était géré par ses parents, Wuridat n’était encore qu’une petite fille. Elle y passera son temps, y mangera et s’y amusera. C’est même là qu’elle y apprendra à nager. Le Coelacanthe symbolise, à lui seul, toute son enfance. Ce n’est sans doute pas un hasard si elle oriente ses études dans  le transport, le tourisme et l’hôtellerie. «Je suis chef de projet touristique», indiquera-t-elle.

C’était un challenge pour le jeune couple qui a décidé de quitter la France pour s’installer aux Comores, toujours dans l’optique d’offrir une seconde vie au complexe hôtelier. Une première fois, en 2010, mais la tentative s’avéra infructueuse, les banques se montrant réticentes à l’idée d’investir dans le projet. Il reviendra l’année suivante, «pour s’installer». S’en suit l’ouverture de la Nouvelle Rose Noire, entre 2012 et 2013, une boite de nuit,  qui permettra aux deux époux de mettre en route leur projet.

 

 

Bien que la piscine soit pour l’instant la première attraction des lieux, la gérante prévoit également de «remettre en place les bungalows même si ce n’est pas pour tout de suite». «Dans un premier temps, nous commencerons par le restaurant ; pour ce qui est de la piscine, nous prévoyons d’y faire des cours de natation et des compétitions, la fédération de natation nous a contactés pour cela». La plongée sous-marine est aussi à l’ordre du jour, sans oublier une salle de conférence pour les séminaires, les mariages, les anniversaires, etc.

Même s’il s’agit d’un énorme challenge, la jeune femme est consciente de la chance qui est la sienne. «Je suis venue avec un projet ; le site appartenant à mes parents, je réalise la chance qui est la mienne. Ça me tenait à cœur de lui donner une seconde vie en mettant à profit mes compétences», argumente-t-elle.
Wuridat ne regrette pas d’être revenue aux Comores, loin de là.

«J’ai toujours gardé en moi l’optique de repartir si notre projet ne marchait pas», avouera-t-elle. Elle  ajoutera : «je pense qu’il est bon étant jeune de prendre des risques malgré le fait qu’il y ait beaucoup d’embûches, le tout est d’avoir les reins solides et d’y croire». Elle pense même «qu’elle ne pourrait plus revivre en France».

À voir, tout ce qui a été réalisé, on ne peut que lui donner raison. En cet instant, des dauphins passent presque « devant» nous, comme  pour approuver ses propos.  Les yeux brillants, elle dira simplement «que les cétacés passaient tous les jours à 13h et  à 17 h».  Encore un rêve, que l’on doit cette fois-ci à Dame Nature.


 

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