La récolte du girofle de cette année aura la particularité d’être officiellement lancée par le président de la République lui-même, à l’occasion d’une cérémonie organisée le samedi 12 aout à Sima. Cette cérémonie qui a rassemblé beaucoup de monde, dont plusieurs représentants de sociétés coopératives, était une occasion de fixer, autour du gouvernement de l’Union, de l’île et des représentants du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) le prix de cette épice. Parallèlement au lancement de la récolte, le prix officiel a également été annoncé.
Je suis particulièrement heureux d’annoncer, à cette occasion marquant le lancement de la campagne et en plus d’une récolte record en perspective cette année, à la faveur du cycle de production des girofliers, un prix plancher rémunérateur de 3 000 francs comoriens,
a annoncé Azali Assoumani. 3000f francs, c’est en fait le prix déjà pratiqué depuis le début de la récolte non encore officialisée. Pour le chef de l’Etat, cet événement constitue l’occasion de réaffirmer la volonté politique de son gouvernement pour le secteur ainsi que l’attention particulière qu’il accorde aux filières de rente et à la relance des produits de cette filière. Cette volonté, le gouvernement l’a “matérialisée avec l’ouverture de l’Office national de la vanille”. Ces deux produits, la vanille et le girofle, connaissent selon le président “une embellie” côté prix.
“Améliorer la compétitivité par sa qualité”
Et avec les autres (ylang-ylang, café…), ils “constituent un puissant levier dans les efforts que nous déployons pour réduire significativement la pauvreté dans le pays en général et en milieu rural en particulier”.
D’après les données communiquées au public par le chef de l’Etat en personne, le pays exporte aujourd’hui entre 1500 et 3 500 tonnes de girofle par an, et son prix a connu une “remontée significative ces dernières années, à la faveur d’une baisse de l’offre mondiale”. Mais “l’embellie” peut ne pas durer, car “les déterminants du prix, offre et demande, nous échappent totalement”, a-t-il rappelé. D’où la nécessité d’”initier une approche qui permette à la fois de tirer une meilleure partie des remontées conjoncturelles du cours du produit, voire de l’ensemble des produits à l’export, et leur stabilisation”.
Dans le souci de mettre les producteurs locaux à “l’abri” de ce “mouvement cyclique du marché, une première solution consiste à donner localement une valeur ajoutée du produit que nous exportons jusque-là à l’état brut. Autrement dit envisager d’extraire l’essence du girofle à partir du clou et des feuilles», a affirmé le chef de l’Etat.
Dans son intervention, Azali Assoumani préconise également d’”améliorer la compétitivité du produit par sa qualité”, de “prendre en compte aussi d’autres déterminants importants tels que les pratiques culturales, les conditions pédagogiques, le microclimat qui influe sur la productivité et la qualité”. Au terme de sa déclaration Azali Assoumani a insisté sur nécessité de régénérer les girofliers vieillis, et de “veiller à la réussite du projet dédié à l’amélioration de la compétitivité des filières de rente”.