La direction générale de l’Artisanat a organisé hier, au Centre national de l’artisanat comorien (Cnac) de Bandamadji ya Itsandra, une conférence de presse pour annoncer le lancement officiel de la première édition du salon national de l’artisanat prévu à partir d’après-demain vendredi au Cnac.
Cet événement cent pour cent comorien et parrainé par le président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat (Uccia), Ahmed Bazi englobe tous les métiers de l’artisanat et sera l’occasion de promouvoir les produits comoriens.
Son budget est évalué à neuf millions de francs. 15% de ce pactole seront versés par Ngazidja, 10% par Ndzuwani, 6% par Mwali et le reste, sois six millions de francs, par le gouvernement de l’Union.
Selon la directrice générale de l’artisanat, Rahmatou Goulam, plusieurs secteurs seront représentés à l’ouverture du salon national. “Chaque année une thématique sera valorisée. Cette année ce sont le textile et la broderie qui seront à l’honneur”, at-elle précisé.
Samedi aura lieu une présentation de la diaspora, toujours, dans le thème du textile et de la broderie qui sera suivie d’une conférence-débat sous le thème de la valorisation de l’artisanat. Plus de soixante artisans de plusieurs secteurs ont confirmé leur participation.
S’attaquer au chômage Le président de l’Uccia, Ahmed Bazi, a tenu à rappeler que la promotion de l’artisanat était un combat commun. Selon lui, le pays a adopté une stratégie nationale de croissance dont le premier objectif était la promotion du patrimoine culturel, l’utilisation des ressources naturelles et la réduction du taux du chômage, de 14% actuellement à 10% à l’horizon 2019.
Pour y parvenir “nous devons promouvoir et appuyer le développement des secteurs qui ont des potentiels à développer des emplois parmi lesquels le tourisme et l’artisanat”. Ahmed Bazi regrette que depuis des années, on valorise les produits artisanaux importés au détriment de l’artisanat local, alors que le pays dispose des ressources adéquats aptes à créer beaucoup plus d’emplois que les grandes entreprises et que 10% de la population active travaille dans ce secteur.
Cela d’autant plus qu’un développement de l’artisanat servirait les grandes entreprises qui sous-traitent avec les microsentreprises engagées dans l’artisanat “sans lesquelles les grandes entreprises ne peuvent fonctionner”.
Enfin, il a déclaré que soixante jeunes qui travaillent dans le secteur de l’artisanat seront constitués en coopératives, appuyés en équipement et en formation et auront à leur disposition “un espace dédié à l’exposition et à la vente de leur produits et un espace virtuel pour exposer”.
Pour sa part, la directrice nationale du tourisme, Marie Attoumane, s’est étendu sur l’importance qu’il y avait à valoriser l’artisanat qui, à son tour, contribuerait au développement du tourisme.
A ce propos, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Abdallah Mohamed Djalim, appelle à une hausse à 440% des taxes douanières des produits artisanaux importés pour “inciter la population à acheter et valoriser l’artisanat comorien”.