Le ministre de l’Environnement, Aboubacar Ben Mahmoud, la directrice de l’Agence française de développement (Afd), Réjane Hugounenq De Vreyer, les directeurs de cabinet des gouvernorats de Ngazidja et Mwali, ainsi que des maires et diverses autorités ont participé samedi 23 novembre dernier à Niumashuwa au lancement officiel du projet Ulanga Mali. Ce projet vise à soutenir la gestion durable des ressources naturelles et du territoire des Comores.
Il s’agit d’un programme de six ans financé par l’Union européenne (Ue) et l’Afd, à hauteur respectivement de 6 millions et 14 millions d’euros, l’équivalent d’environ 3 et 7 milliards de francs, pour un montant total de 20 millions d’euros, soit 10 milliards de francs comoriens. Le projet bénéficiera au Parc national de Mwali (Pnm) et à ses communautés environnantes, avec pour objectif de contribuer au développement de l’économie rurale.
«Ce projet s’inscrit dans le programme de l’UE pour appuyer le Plan Comores Émergent. Il est, entre autres, une réponse du gouvernement et de son partenaire historique, la France, à l’impérieuse nécessité exprimée par la population d’assurer une utilisation durable des ressources naturelles renouvelables et une conservation des espèces, menacées par les activités humaines et le changement climatique», a expliqué le ministre de l’Environnement, Aboubacar Ben Mahmoud.
Une réponse à l’’absence de financements stables
Dans son discours de bienvenue, Saïd Ali Mohamed a déclaré : «La ville de Niumashuwa et les localités du parc s’engagent avec conviction dans ce projet, dont un des objectifs est de renforcer le Parc national de Mwali et d’identifier des ressources de financement pérennes pour ses missions, à savoir la protection de la biodiversité et le développement des communautés.»Créé en 2001 avec le soutien du Pnud et un financement du Fonds pour l’environnement mondial (Gef), le Pnm bénéficie depuis 2014 de l’appui de l’Afd. Grâce à ce soutien, l’île de Mwali a été classée réserve de biosphère mondiale par l’Unesco en 2020. Cependant, le parc demeure vulnérable, en l’absence de financements stables pour son fonctionnement. Les activités de pêche illicite et le braconnage des tortues, qui avaient repris de manière intensive par le passé, ont compromis 13 années d’efforts de conservation et de développement durable. Lors de son allocution, Réjane Hugounenq De Vreyer a mis en avant l’importance du projet Ulanga Mali, tout en détaillant d’autres programmes financés par son agence.
«Actuellement, des architectes et ingénieurs travaillent sur la réhabilitation du centre hospitalier régional de Fomboni. Le financement est déjà prêt, et les travaux devraient débuter d’ici 2026. Nous allons non seulement reconstruire cet hôpital, mais également l’équiper», a-t-elle annoncé. Elle a également évoqué les projets éducatifs en cours. «Le collège et le lycée de Niumashuwa, ainsi que celui de Fomboni, ont déjà bénéficié d’un financement pour leur réhabilitation. Nous entamerons bientôt des travaux de rénovation des écoles primaires publiques de Salamani, Djwaezi et Hoani», a-t-elle poursuivi. Selon nos sources, ces chantiers devraient démarrer au cours du deuxième trimestre 2025.
Abdillahi Housni