Comme chaque année, le Fond des Nations unies pour la population (Fnuap) sort un rapport sur l’état de la population mondiale. Pour cette année, celui-ci s’était penché sur les inégalités sociales avec comme thème “ des mondes à part, santé et droits en matière de reproduction à une époque marquée par les inégalités”. Ce n’est donc qu’hier mardi 17 octobre au palais du peuple en présence du gouvernement, que les Comores ont lancé officiellement ce rapport du Fnuap.

Menés par des experts internationaux, ce travail a révélé que l’absence d’égalité en matière de santé sexuelle et reproductive était fortement accentuée par les inégalités économiques. Soulignant également que dans les pays en voie de développement où les femmes représentent 20%,  celles qui sont les plus pauvres n’avaient pas accès à des méthodes comme la contraception. En un mot comme en mille, ces femmes pauvres qui  sont généralement moins instruites ont besoin d’une planification familiale.

Créer une ligne budgétaire

Lors de la présentation de ce rapport, le directeur pays du Fnuap, le Dr Constant-Serge Bounda a montré l’importance du travail effectué chaque année par son institution. Rappelant au passage que ce rapport permettait d’évaluer les inégalités existant dans le genre dans des indicateurs comme les revenus par exemple. “ Nous voulions voir à travers ce rapport la manière dont nous pourrons bâtir une société inclusive et équitable. J’appelle donc le gouvernement à dédier une ligne budgétaire qui sera consacrée à la politique de planification tout en s’appropriant des résultats issus de ce rapport” a-t-il recommandé.

Même s’il existe encore de nombreux défis à relever, les Comores s’en sortent plutôt bien dans l’accès aux soins surtout pour les femmes. Le rapport présenté par la secrétaire générale du ministère de la Santé, Moinour Ahmed Saïd a passé en revue cinq indicateurs. Parmi lesquels, se trouvaient le ménage et le bien-être économique, la dynamique de la population, le comportement de la fécondité, la pratique de la contraception, la santé de la mère et de l’enfant et enfin les violences domestiques.

S’approprier les recommandations

A en croire toujours ce rapport, 77 % des hommes ont travaillé durant ces douze derniers mois contre 42% coté femme. Aux Comores le taux de fécondité est de 4.3 par femme (chiffres 2012). Une avancée majeure par rapport aux pays de la région où l’on a déjà atteint 6.4 le nombre d’enfants par femme. Et que plus de 80% de femmes enceintes consultent des praticiens durant leur grossesse. 96% des femmes comoriennes connaissent au moins une méthode contraceptive, pouvait-on également lire dans ce rapport.

Le vice-président Moustadroine Abdou qui représentait le président de la République a énuméré les avancées enregistrées dans le pays durant ces dernières années. “Dans notre pays la mortalité infantile, les décès maternels ont largement diminués. Ces résultats sont liés à la réduction conjuguée de la mortalité néonatale, post-natale grâce à une meilleure prise en charge de la grossesse. Nous nous engagerons donc à suivre le contenu de ce rapport pour qu’il nous serve de référence dans l’atteinte de nos objectifs de développement” avait-il déclaré.