Que pensez-vous de l’agriculture aux Comores aujourd’hui ?
Les Comores possèdent un potentiel dans plusieurs domaines, notamment dans l’agriculture. Malheureusement, ce potentiel est largement sous-exploité. L’agriculture représente l’avenir des pays sous-développés, mais aux Comores, il semble qu’elle ne soit pas exploitée efficacement.
Les excuses liées au manque de terre ou aux actes de vandalisme ne sont que des diversions. Le véritable problème réside dans l’utilisation de méthodes archaïques, le manque d’équipement, de matériaux et de connaissances chez les cultivateurs.
En outre, la réticence à s’inspirer des pratiques agricoles des pays voisins, tels que Madagascar et la Tanzanie, entrave le développement. Cela conduit à des importations massives, qui compromettent l’autosuffisance alimentaire.
Quelles pratiques agricoles préconisez-vous pour augmenter la productivité ?
Il est inutile de demander aux agriculteurs comoriens de reproduire exactement les méthodes des grands pays, mais des améliorations significatives peuvent être apportées.
L’utilisation de semences de qualité adaptées au sol et au climat comorien, la gestion prudente des engrais et pesticides, la pratique de la contre-saison, et la mise en place de plans de reboisement à long terme sont quelques-unes des nombreuses stratégies possibles.
Ces mesures, combinées à des pratiques de contrôle pour prévenir le vandalisme, peuvent contribuer à une agriculture plus efficace.
Quels conseils donneriez-vous pour diversifier les cultures et améliorer les revenus de manière efficace ?
Les agriculteurs comoriens ont un potentiel considérable, mais pour maximiser leurs revenus, une approche stratégique est essentielle. Il est important de planifier quoi planter, quand le faire, où vendre les produits, et de prendre des mesures de contrôle contre le vandalisme. L’esthétique des produits agricoles peut également jouer un rôle en attirant la clientèle.
Comment adapter les méthodes agricoles aux changements climatiques ?
L’adoption de techniques durables de cultures, de sylviculture, d’élevage, d’aquaculture et de pêche peut atténuer l’impact du changement climatique aux Comores. Des pratiques telles que la rotation des cultures peuvent contribuer au stockage de gaz carbonique dans les champs, tandis que l’évitement des engrais chimiques polluants est essentiel pour préserver l’environnement.
Bien que l’élimination totale des importations agricoles soit difficile, la culture intensive de produits vivriers tels que la banane, le manioc et les tarots peut contribuer à accroître l’autosuffisance alimentaire. Cela nécessiterait des investissements importants et l’implication de personnes aisées et de cadres du secteur, avec des plans bien structurés.
Quelles sont les dernières avancées technologiques en agriculture et comment peuvent-elles être appliquées aux Comores ?
Les avancées technologiques telles que les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, les serres, les semoirs, les systèmes de sécurité, les drones pour l’épandage des semences, et d’autres innovations comme la robotique agricole, les lasers et les capteurs agricoles sont importantes.
Cependant, compte tenu du statut sous-développé des Comores, l’adoption de ces technologies peut être difficile. Il serait nécessaire de planifier des investissements à long terme et de rechercher des solutions adaptées à la réalité économique du pays.
Comparativement, quelle est la différence entre l’agriculture aux Comores et celle de la Tanzanie ?
La Tanzanie, en tant que pays en voie de développement avec une économie relativement stable, présente une différence notable par rapport aux Comores. La mentalité en Tanzanie favorise l’agriculture, avec une participation répandue, même parmi les professionnels non agricoles.
La Tanzanie encourage les jeunes à s’engager dans l’agriculture, comme en témoigne la présence d’une grande université dédiée à l’agriculture, offrant une gamme complète de programmes académiques.
En revanche, aux Comores, la participation à l’agriculture est moins répandue, et les infrastructures éducatives dédiées à ce secteur sont limitées. La comparaison est complexe en raison des différences démographiques et géographiques entre les deux paysn
Propos recueillis.
par Ahmed Zaidou