Le projet de professionnalisation de l’offre de formation et insertion connu sous l’acronyme de « Profi » a été officiellement lancé hier mardi au palais du peuple en présence du chef de l’Etat Azali Assoumani, du ministre de l’Education, de l’administrateur de l’Université des Comores et des membres du gouvernement. Il s’agit d’un projet conçu aprés un diagnostic sectoriel réalisé par le ministère de l’Education nationale avec l’appui de l’Agence française de développement (Afd). Il s’est basé essentiellement sur trois volets interdépendants à savoir l’emploi, la formation technique et professionnelle et le secteur économique.

Dans son allocution, le chef de l’Etat a d’abord souligné que ce projet vise à consolider «les actions que nous menons aux fins de répondre aux besoins de développement de l’économie nationale. Pour Azali Assoumani, «le projet «Profi» va, en effet, nous permettre de créer cinq filières stratégiques sur les parcours de formation, dans des domaines aussi vitaux que l’Agriculture, la Construction, les Technologies industrielles, le Numérique et l’Environnement. A cet égard, notre pays va pouvoir créer 2500 places de formation dont 1900, au niveau supérieur et 600, au niveau secondaire».

La formation, l’insertion
professionnelle et l’économie

Toujours selon le chef de l’Etat, «nos établissements vont, non seulement acquérir des équipements pédagogiques, mais aussi, repositionner l’offre de formation et adopter de nouveaux modes organisationnels. Le projet Profi va, en outre, favoriser la réhabilitation, l’aménagement ou la construction d’infrastructures pour les formations secondaires et supérieures, techniques et professionnelles», a fait savoir Azali Assoumani, qui demeure confiant que désormais, «l’ouverture vers le monde professionnel va donc se développer avec une méthodologie pour la professionnalisation et un appui aux services des relations avec les entreprises dans les établissements, à l’entrepreneuriat et aux projets étudiants».

De son côté, le ministre de l’Education a insisté sur la nécessité de disposer d’une main d’œuvre dont le rapport qualité prix n’aura rien à envier à nos voisins. «C’est l’un des objectifs stratégiques de la stratégie nationale de développement de ce sous-secteur de l’Education.

L’objectif pour que ce rapport qualité prix soit des plus avantageux pour notre pays, c’est de faire en sorte de disposer d’une masse critique de personnes formées dans les meilleures conditions», a avancé Dr Takiddine Youssouf, ministre de l’Education nationale. «Profi» est l’un des projets phares développés dans le cadre du plan de développement France-Comores, financé à hauteur de presque 8 milliards de francs comoriens.

Selon le ministre, ce financement est obtenu «grâce à l’appui de notre partenaire, la France, nous visons à terme d’améliorer les infrastructures ainsi que les équipements de nos institutions de formation professionnelle ainsi que la mise en place et l’opérationnalisation d’un dispositif d’insertion professionnelle des jeunes issus de ces institutions de formation ou d’autres».

Dans son intervention, le ministre de l’Education, a estimé que «sans un dispositif de formation et d’insertion professionnelle performant, il sera difficile d’envisager un véritable développement» de notre pays. «Sinon, ce serait disposé d’une armée d’officiers sans les relais de commandement nécessaires à l’opérationnalisation des stratégies développées. L’emprunt de cette expression à l’armée est très révélateur de l’état de notre système d’éducation».

En mars 2022

L’administrateur de l’Université des Comores a expliqué que «le projet «Profi» vise à renforcer l’offre de formations techniques, professionnelles et scientifiques afin d’améliorer l’employabilité des jeunes, d’une part, et répondre aux besoins de développement de l’économie comorienne, d’autre part». A en croire Dr Ibouroi Ali Tabibou, «l’emploi des jeunes est le garant de la stabilité de notre pays, la preuve de l’efficience et de la pertinence de nos enseignements. L’employabilité est une question centrale qui préoccupe à la fois l’étudiant, l’enseignant, les autorités et les employeurs».

Au terme de son intervention, le président de l’université a ajouté que «les progrès réalisés ces dernières années en matière d’accès à l’éducation à tous les niveaux, et notamment à l’enseignement supérieur, entraine de facto de nombreux jeunes dans le marché du travail».

Pour rappel, en mars 2022, le ministre des Finances et l’ambassadeur de France aux Comores ont signé la convention de financement concrétisant ainsi la validation et l’exécution de ce projet par les deux parties et dont la durée de la mise en œuvre est de cinq ansn