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Le chef de l’Etat sur Ortc I «La rumeur et la désinformation peuvent faire plus de mal que la pandémie elle-même»

Le chef de l’Etat sur Ortc I «La rumeur et la désinformation peuvent faire plus de mal que la pandémie elle-même»

Société | -

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Le président de la République, Azali Assoumani, était l’invité de l’Ortc hier. La journaliste Fatima Ahamada qui l’a interrogé sur la gestion de la crise sanitaire a ouvert l’entretien sur la vidéo conférence du président Azali avec le président malgache, pour connaitre les engagements réciproques pris pour contrer le covidis19.

 

Le président Azali dit avoir voulu, tout d’abord, «féliciter le président malgache de l’excellence de la recherche scientifique à Madagascar et du rôle de leadership qu’il a joué pour le rayonnement de son pays». Il a rassuré que «pour la disponibilité du remède aux Comores», il a «chargé le ministère comorien des affaires étrangères de prendre les dispositions pratiques pour que le médicament malgache soit disponible le plus rapidement possible aux Comores, pour jouer un double rôle, curatif et préventif». Azali déclare aussi que les deux parties se sont «engagés à renforcer la collaboration des forces de sécurité maritimes pour empêcher la circulation des embarcations clandestines dans la zone».

Interrogé sur les mesures prises et leur efficacité, le chef de l’Etat affirme que «la seule mesure que je me suis abstenu de prendre est le confinement total. Primo parce que l’état de la pandémie aux Comores ne le permet pas encore et secundo parce que la grande majorité des Comoriens vit du travail informel». Selon lui, «un confinement total risque de provoquer un autre drame social et économique».
Le président a saisi l’occasion pour rappeler qu’il a «fermé dès les premières heures les frontières, suspendu les prières du vendredi et les prières collectives, fermé les écoles et interdit les rassemblements de plus de 20 personnes, adopté les mesures barrières, pour enfin décrété un couvre-feu de 20 h à 5 heures du matin en cette période de Ramadan». Il précise qu’»il s’agit maintenant de les faire respecter et les forces armées ne peuvent pas tout faire ce travail sans le soutien de la population. C’est une affaire de la communauté toute entière».

Concernant le retard pris pour déclarer le premier cas du Covid-19, il se défend en rappelant que «le premier malade suspecté, des échantillons ont été prélevés sur lui, conservés dans les bonnes conditions requises puis envoyés à l’Inrape pour analyse par Pcr, une fois installé et opérationnel. Les résultats obtenus se relevant positifs au Covid-19, j’ai pris la décision d’en informer la population et donné ordre au ministère de la santé de faire un point tous les jours pour annoncer les derniers chiffres pour plus de transparence».
La journaliste Fatima Ahamada l’a interpellé sur les graves défaillances relevées dans la gestion du site d’isolement de Samba. Le président reconnait que «des défaillances, on en relèvera tous les jours. Ceux qui suivent la situation dans des grands pays comme la France, l’Espagne, l’Italie, la Grande Bretagne ou les Usa doivent comprendre que tout le monde est pris au dépourvu». Selon lui, «l’important est de relever ces défaillances et de les corriger pour améliorer chaque jour davantage la prise en charge des malades».

La président informe la population que le pays dispose de «100.000 masques de don et une première commande de 300.000 masques a été lancée par le gouvernement. Des contacts ont été pris avec des fabricants locaux pour lancer aussi des commandes, en veillant aux normes de fabrication».
Azali Assoumani révèle que «des nombreux pays sont disposés à nous appuyer comme la France. L’Inde va dépêcher incessamment une mission à Moroni pour l’envoi des médicaments, des équipements et des médecins pour aider le personnel local».
Commentant la dernière dépêche de l’Oms qui loue la rapidité avec laquelle le gouvernement a pris les mesures strictes, le président estime que c’est à la population comorienne qu’il faut féliciter. Il soutient qu’»une étroite collaboration est établie avec l’Oms comme l’ensemble des organisations des nations unies. Elles sont impliquées au plus haut niveau dans la gestion de la crise sanitaires aux Comores et ont des représentants dans les structures de veille mises en place».

Revenant sur les mesures économiques prises pour accompagner les opérateurs économiques et soutenir la population, le président affirme que «ces mesures économiques ont été prises pour soulager la population pour faire face à la pandémie. Des brigades de contrôle des prix existent et des sanctions sont prises si un spéculateur est pris en flagrant délit», en prenant exemple de la fermeture de magasins par l’Onicor. Selon lui «c’est maintenant au consommateur de faire respecter la baisse des prix, en refusant d’être victime des spéculateurs».
Le président annonce qu’»un compte a été ouvert à la Banque centrale des Comores, où sont versés les fonds destinées à financer toute action liée à la lutte contre le COVID-19». «Les mesures économiques, dit-il, ont été prises pour soulager la population dans leur vie quotidienne, aussi bien les mesures bancaires que les mesures concernant les prix des produits alimentaires».

Pour son dernier message, le président a appelé la population «à respecter strictement les mesures barrières comme ils l’on fait jusqu’ici, à ne pas céder aux manipulations politiques pour enfreindre les décisions prises sur la pandémie». Le deuxième message annoncé, le président a encouragé «les organisations de la société civile à persévérer dans leurs efforts pour lutter contre cette pandémie». Il a enfin il attiré «l’attention sur la rumeur et la désinformation qui peuvent faire plus de mal que la pandémie elle-même».

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