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Le chef de l’Etat à Mohoro I Des mesures d’accompagnement «à l’étude» face à l’inflation

Le chef de l’Etat à Mohoro I Des mesures d’accompagnement «à l’étude» face à l’inflation

Société | -   A.S. Kemba

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Le président de la République a fait savoir que la conjoncture internationale marquée par la hausse des matières premières et des prix pétroliers demeure un fait inédit semblable à la Covid-19. Il s’agit, selon lui, d’une crise mondiale qui doit aussi faire appel à de réponses proportionnelles dans notre pays “comme nous l’avons fait ensemble pendant la Covid”. Selon nos informations, un comité technique élargi se réunit, ce lundi 13 juin, pour valider une première ébauche des mesures d’accompagnement de la population après la hausse des prix des produits pétroliers.

 

Le chef de l’Etat a dirigé la prière de vendredi dernier à Mohoro dans la région de Mbadjini-est, accompagné de nombreux membres du gouvernement, d’élus de l’Alliance de la Mouvance présidentielle (Amp) et d’opérateurs du secteur privé. Azali Assoumani est revenu longuement, après la prière, sur de nombreux sujets d’intérêt général comme la vision de l’Emergence ou encore le renforcement des politiques d’apprentissage de la langue arabe dans le pays.

Comprendre la crise pour bien l’affronter

S’exprimant pour la première fois sur la hausse des produits pétroliers, le président de la République a invité les Comoriens à ouvrir grands les yeux et à ne pas se laisser guider par des analyses superficielles du phénomène de l’inflation qui touche toutes les économies du monde. Il a invité les Comoriens à mieux s’informer, comprendre la crise pour bien l’affronter et à prendre la situation à bras le corps. “Ne laissez personne ressasser des choses sans y apporter des éléments objectifs de fond. Nous sommes en face d’un problème sérieux qui doit nous mobiliser”, a-t-il souligné. A l’entendre, la population doit d’abord comprendre les enjeux de la crise pour pouvoir ensuite apprécier la portée des mesures de riposte qui seront prises par leurs dirigeants.


Le président de la République a fait savoir que la conjoncture internationale marquée par la hausse des matières premières et des prix pétroliers demeure un fait inédit semblable à la crise sanitaire de la Covid-19. “Toutes les nations même les plus riches ou ayant des économies solides sont impactées”, a-t-il informé. Il s’agit, selon lui, d’une crise mondiale qui doit aussi faire appel à de réponses proportionnelles dans notre pays “comme nous l’avons fait ensemble pendant la Covid”.


Pour lui, il ne fait aucun doute que le gouvernement va se mobiliser pour mieux assurer ses missions premières de protection de la population. “Nous avons été ensemble pendant la Covid, nous serons encore ensemble face à cette inflation. Des réflexions sont à l’étude. Nous apporterons les réponses appropriées à la hauteur de nos moyens”, a indiqué Azali Assoumani qui fonde ses convictions sur la résilience observée pendant la dure crise sanitaire.

Selon nos informations, un comité technique élargi se réunit, ce lundi 13 juin, pour valider une première ébauche des mesures d’accompagnement de la population après la hausse des prix des produits pétroliers. De nombreux scenarios de réponses à la hausse des prix des produits pétroliers ont déjà été proposés “dans neuf secteurs” jugés particulièrement sensibles. Mais le document de synthèse est resté confidentiel, selon une source proche du comité.

La population dans l’inquiétude à cause de l’inflation

Pour rappel, la hausse des prix des produits pétroliers, le 30 mai dernier, a suscité une vague de colère dans le pays. La mesure a provoqué une levée de boucliers. Des organisations de la société civile, la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc) en tête, avaient demandé au gouvernement de “suspendre” la décision à défaut de prendre “des mesures d’accompagnement” pour accompagner la population tenaillée par une dure inflation.


Des partis politiques de l’opposition fustigent la gestion de la société publique qui a le monopole d’importation des produits pétroliers. Les autorités, de leur côté, ont défendu l’entreprise publique, estimant que la révision des prix vise en grande partie “à sauver la société” qui vendait le produit à perte et qui “malgré la hausse continue à enregistrer des pertes estimées à 11 milliards de francs comoriens”. Des opposants au régime parlent “de courtes explications” et demandent “un audit” de la société.

Le relèvement des prix des produits pétroliers a eu comme effet immédiat la hausse généralisée de presque tous les produits de consommation et des services sociaux de base. À ce jour, il n’existe pas de contre-propositions faites au gouvernement face à la flambée des prix et des services à l’international.
Les organisations de la société civile clament “des mesures d’accompagnement” dont les plus retentissantes sont l’indexation des salaires des agents du public et du privé et la réduction du train de vie de l’Etat. Les autorités monétaires du pays ne se sont toujours pas exprimées sur le sujet.


Le gouvernement avait pris un paquet de mesures au milieu de l’année 2020 ayant permis de minimiser l’impact socioéconomique de la Covid-19. Aucune étude sur l’impact de cette nouvelle crise n’a été rendu publique. A la mosquée de vendredi de Mohoro, le président de la République a appelé à la mobilisation de toutes les couches sociales, promettant d’agir dans les meilleurs délais. “Il n’y a pas de solutions miracles. C’est un phénomène qui touche tous les pays du monde. Nous devons apporter des réponses à cette crise, c’est notre devoir en tant que dirigeants”, a conclu Azali Assoumani.

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