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Le chef de l’Etat à Ndzuani / "Préserver notre religion des déviations et des amalgames"

Le chef de l’Etat à Ndzuani / "Préserver notre religion des déviations et des amalgames"

Société | -   Sardou Moussa

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Le président de la République, Azali Assoumani, a reçu ses compatriotes mercredi après-midi au palais présidentiel de Dar-Nour  à Mutsamudu, sur l’île de Ndzuani, pour les traditionnels vœux de l’Aïd el Adha. Ceci après avoir dirigé la prière de l’Aïd le matin, dans la grande mosquée de la ville de Mirontsy.

 

Après le mot de bienvenue prononcé par l’adjointe au maire de Mutsamudu, Zarianti Mounir, Oustadh Ahmad Combo a intervenu et s’est attardé tout d’abord sur l’origine religieuse de l’Aïd el Adha et du mois sacré de dhul-hedj. Le notable de Sima reviendra ensuite sur les réalisations des deux années du régime du président Azali, citant au passage la baisse du prix du riz, du pétrole, ou encore de l’avènement de l’électricité permanente. Il a souhaité que la population comorienne accompagne les dirigeants dans leur effort visant à développer le pays, tout en fustigeant «ceux qui croient être nés pour diriger mais qui s’attèlent à semer le désordre».


Oustadh Ahmad Combo s’est, en outre, longuement étalé sur l’interdiction faite aux musulmans d’ôter la vie de leurs coreligionnaires, faisant ici allusion directe aux multiples actes de violence tentées ces derniers temps, du déversement des clous à l’aéroport de Mwali, aux tirs sur le véhicule du vice-président Moustadroine Abdou, en passant par l’agression à la machette du gendarme Ali Radjabou jusqu’à la dernière tentative de déstabilisation du pays présumée. Le grand cadi Saïd Athoumane s’est, à son tour, réjoui que contrairement aux mauvais présages de troubles annoncés à Ndzuani, il n’y voit plutôt que la paix. Pour lui, «les anjouanais savent bien ce qu’ils veulent». Il a rappelé les paroles divines qui appellent les musulmans à l’union et à la concertation, tout en fustigeant le terrorisme islamique.  Faisant un tour en politique, il s’est demandé «pourquoi dit-on que la tournante est supprimée alors que chaque île pourra diriger le pays pendant dix ans».

Des recommandations à mettre en oeuvre

Lorsqu’il a pris la parole, le chef de l’Etat a, après avoir souhaité joyeuse fête aux «résidants de notre pays et à la communauté musulmane du monde», axé son propos sur l’actuel processus de mise en œuvre des recommandations des Assises ainsi que de la nouvelle constitution. Veiller à «préserver notre religion des déviations et des amalgames», «l’une de ses missions», l’aura conduit à «prendre le récent  décret fixant les jours de célébration des deux Aïd de l’islam dans le pays». Les recommandations des Assises à mettre rapidement en œuvre, ce sont aussi le renforcement de la sécurité alimentaire et le développement de l’agriculture et de la pêche, appelées à s’industrialiser au plus vite, selon le président. Il a ainsi appelé  les agricultures à «relever le défi de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaire», et a rappelé que les recommandations à mettre en œuvre concernent également la gouvernance économique et financière, l’éducation, l’emploi, la santé, l’accès à l’eau potable, l’environnement, la culture ou encore la diaspora, pour ne citer que ceux-là.

Relever le défi de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaire

Les nouveaux chantiers du gouvernement, concernent également, toujours selon le chef de l’Etat, la  lutte contre les détournements et les malversations.  Et comme pour fixer ceux qui espéraient encore un recul sur la réforme constitutionnelle, le président a déclaré que «désormais c’est une page déjà tournée», et qu’il est seulement «disposé à dialoguer au sujet de la  mise en œuvre de la constitution et des recommandations des Assises nationales». Il a au passage  promis que la justice sévira avec fermeté contre les «extrémistes» ayant «franchi la ligne rouge». Pour lui, leurs discours ont «abouti à la destruction d’urnes dans certains bureaux de vote»  ainsi qu’à l’amputation de la main d’un gendarme.

Azali Assoumani a aussi parlé de la presse et des performances du pays en matière de respect de la liberté de la presse selon les classements mondiaux, évoquant toutefois au passage les «incidents parfois regrettables» survenus quelquefois, et incitant le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) à mieux assurer sa fonction de régulateur, pour le bénéfice d’un traitement rigoureux de l’information par les médias.

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