Il aurait vendu son compteur, crédité d’un quota d’une valeur d’environ 700.000 fc, à un client de la société. Or, précise une source interne, ce type d’opération (la cession de son compteur à une autre personne, Ndlr) serait interdit par les textes en vigueur.
Après la transaction, la police du compteur aurait encore été modifiée et libellée au nom du nouveau propriétaire qui, par ailleurs, trainerait une ardoise de 388.000 fc à Ma-mwe. «Depuis 2014, ce client n’a effectué aucune opération financière ici.
Pourtant, il dispose d’une boutique où il vend du poulet, de la viande et du poisson. Avant l’année 2014, le même client rechargeait 50 mille francs par mois», fait savoir notre source, qui s’étonne qu’aucune sanction n’ait été prononcée contre le chef du service anti-fraude alors que d’autres agents, pour un délit autrement mineur, seraient suspendus de leurs fonctions.
Enquête en cours
Mais, Moussa Mohamed Ibrahim, puisqu’il s’agit de lui, rejette toutes ces accusations et dément avoir vendu son compteur. «J’ai tout simplement déménagé de là où je résidais avant ; le compteur de cette maison-là portait mon nom.
D’ailleurs, j’ai demandé à ce que l’amende soit infligée aux utilisateurs actuels du compteur, mais on me l’a refusé. J’ai payé une amende de 300 mille francs pour une fraude que d’autres ont commise.
Comment pourrais-je être ‘police-voleur’? Durant ces derniers temps, des agents ont été suspendus parce que j’ai révélé leurs magouilles. Comment pourrais-je me mettre dans une telle situation», s’interroge le chef du service antifraude.
Et d’ajouter que c’est lui-même qui aurait signalé cette fraude. «On cherche à salir ma réputation parce que je fais mon travail convenablement», déplore-t-il. Moussa Mohamed Ibrahim regrette que, malgré cette rumeur qui circule dans les couloirs de la société, la direction ne l’ait pas entendu.
Le président du comité de direction provisoire de Ma-mwe, Abdou Saïd Mdahoma, a affirmé à Al-watwan avoir diligenté une enquête, confiée à son conseiller juridique, afin de savoir ce qui s’est réellement passé.
Et pas question de prendre une quelconque décision avant l’issue de cette enquête. «Je n’ai pas d’états d’âme. Je prends toujours mes décisions sur la base d’une enquête. Je m’abstiens de faire des commentaires de peur de gêner l’enquête en cours», a-t-il dit.