logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Le chef du service du protocole de la gouverneure de Ngazidja: «La perfection et l’élégance au service du pays»

Le chef du service du protocole de la gouverneure de Ngazidja: «La perfection et l’élégance au service du pays»

Société | -   Nassila Ben Ali

image article une
«Le protocole reflète l’image d’un pays. Alors, il faut soigner sa propre personnalité». C’est une tâche taillée sur mesure. Pour Idjabou Mohamed, le protocole va, par ailleurs, de pair avec la sécurité et la communication.

 

Le service du protocole est une tâche essentielle et ardue qui reflète la permanence et l’Unité de l’Etat». C’est ainsi que Idjabou Mohamed alias «Momo» défini son travail. Ce chef du service du protocole de la gouverneure de Ngazidja semble avoir réussi à se démarquer à travers le rôle qu’il joue aux côtés de Sitti Farouatta Mhoudine. Là où la gouverneure de Ngazidja est présente, Idjabou Mohamed ne passe pas inaperçu.


Interrogé sur son émergence remarquée dans le milieu du protocole d’Etat en un temps record, il cite la «perfection, la rigueur dans le travail et le soin accordé à l’image» comme ingrédients à rassembler pour réussir ses principales missions. Le service du protocole est selon notre interlocuteur l’image de l’Etat, il reflète l’image d’un pays. C’est pourquoi il faut soigner sa propre personnalité, être toujours présentable», résume-t-il.


«Précisément», Momo assure la préparation, l’organisation et le bon déroulement de plusieurs types d’évènements, notamment les cérémonies officielles, les déplacements à l’étranger, et la participation de la gouverneure à des conférences et sommets internationaux, l’organisation de rencontres politiques, avec les assemblées ou avec la population, les conférences de presse et apparitions dans les médias.

Un métier qui «doit s’apprendre»

Pour lui, on doit nécessairement apprendre ce métier pour bien le connaître, bénéficier de formations en permanence, notamment, pour bénéficier de l’expérience des autres pays car l’Etat a besoin d’un service de protocole «toujours au top et bien rodé». «Ainsi, le service veille en permanence à l’application des conventions de Vienne sur les relations diplomatiques. Il instruit les propositions de nomination à une distinction honorifique», précise-t-il.

 


Pour cela, Idjabou Mohamed se forme tous les jours pour, dit-il, «améliorer son savoir-faire et ses connaissances sur le métier. Il suggère, donc, de former les jeunes pour relever le défi du protocole dans le pays. Ce père de deux enfants confie vouloir se saisir l’opportunité, une fois qu’elle se présentera, pour se perfectionner encore plus à l’étranger car son objectif est de former, à son tour, les personnes intéressées. «Je n’ai pas suivi de formation particulière dans le domaine, j’ai seulement bénéficié d’un stage de formation de six mois au ministère des Affaires étrangères et des conseils avec des amis experts internationaux avec qui j’échange régulièrement. Je lis, je fais des recherches sur internet pour augmenter mes connaissances. Quand on aime quelque chose, on s’y met à fond», soutient-il.

«Coordination, sang-froid»

Pour ce qui est des difficultés rencontrées dans l’exercice de ses fonctions aux Comores, il y’a le fait que, dans les cérémonies publiques notamment, tout le monde a tendance à vouloir venir quand il veut et s’installer où il veut. «Cela peut être humain». Devant des cas pareils «je m’adresse tranquillement aux personnes concernées pour nous mettre d’accord sur certaines choses, mais toujours en gardant mon sang-froid. C’est pourquoi je me présente bien à l’avance aux endroits où doivent avoir lieu des évènements pour prendre la température, m’enquérir des problèmes qui pourraient se poser et régler les questions protocolaires», révèle-t-il. Pour Idjabou Mohamed, le protocole d’Etat est une tâche taillée sur mesure : «Chacun à sa place et chaque intervention en son temps», semble être un de ses slogans.
Enfin, s’est-il laissé convaincre : «le service de sécurité devrait suivre le protocole et travailler en commun accord avec car, pour moi, sécurité et protocole ont le même sens, poursuive les mêmes objectifs, sauf que le premier est militaire et le second civile».

Né à Bandamadji ya Itsandra, Idjabou Mohamed s’était installé en France avec ses parents à l’âge de 10 ans. Il y poursuivra sa scolarité jusqu’au baccalauréat. Après, l’obtention d’un Bts en informatique, il exercera un an dans le domaine puis s’arrêtera car cela «ne me convenait». Son rêve était, en effet, de devenir styliste ce qui, soit dit en passant, «n’était pas du goût» de son père.
Il y’a cinq ans, ce père de deux enfants a décidé de retourner servir son pays. Il intégrera le ministère des Affaires étrangères comme stagiaire dans le domaine du protocole. «J’étais à l’ombre et j’apprenais le métier».

Six mois plus tard, il retourne en France dans l’espoir de bénéficier d’une formation dans le domaine, ce qui, faute de moyens, ne sera pas possible. «Par contre, je n’ai pas abandonné, j’apprends tous les jours à travers des relations que j’ai tissées avec des experts, étrangers notamment», assure-t-il.
Idjabou Mohamed est au service de la gouverneure depuis deux ans. Désormais il veut faire carrière dans le protocole et nulle part ailleurs. «Je ne me sentirais plus à l’aise dans un autre métier. Je veux évoluer et progresser dans ce domaine et devenir un expert du protocole reconnu de tous», conclu-t-il, comme on lance un défi.

 

Commentaires