Le conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) a demandé la reouverture de la radio Ngazidja dans un courrier adressé au Secrétaire d’Etat à l’Information. Cela fait suite à un énième couac à l’Ortn. Trois semaines après avoir retrouvé une accalmie avec la mise en place d’un comité intérimaire, l’Office de la radio et télévision de Ngazidja, retombe dans les ténèbres. En effet, le 23 septembre, le secrétaire d’Etat chargé de l’information, Mohamed Mourchid Badaoui, a ordonné la fermeture de la radio Ngazidja.
Une note signée par le gouverneur, Hassani Hamadi, à travers laquelle il nommait, le 20 septembre dernier, un nouveau chef de programme en serait la cause. Trois jours après la décision, du ministère de l’Intérieur, le secrétaire général du gouvernorat de Ngazidja avait saisi le Conseil national de la presse et de l’audio-visuel (Cnpa). Interpellé par le gouvernorat, le Cnpa a, pour sa part, saisi le secrétaire d’Etat chargé de l’information. Le régulateur a, dans un courrier du 28 septembre, exprimé «sa stupéfaction de voir un média fermé sans qu’il en soit averti», sachant qu’il devait être le premier à ordonner de telles mesures, enfin si les circonstances le permettaient.
Le président du Cnpa, Mohamed Boudouri, a souligné le fait que «l’octroi et la suspension des licences de diffusion est une prérogative revenant à l’autorité de régulation conformément aux lois en vigueur». «Il en va donc de soit pour les sanctions des contrevenants», poursuivra-t-il dans le courrier. Pourtant, force est de constater que la radio Ngazidja n’est reprochée d’aucune réprimande. Seulement des bisbilles internes ont motivé «la décision de fermeture «. Dans la correspondance, les responsables du Cnpa font part de leur préoccupation quant au sort réservé aux employés de l’Ortn mis au chômage. Réunis en urgence, les conseillers du Cnpa demandent la reprise des émissions à la radio Ngazidja. Parallèlement, ils sollicitent une audience afin d’examiner avec le destinataire de la lettre les dysfonctionnements observés à l’intérieur de la station en vue de trouver une solution.
Dans ce courrier en date du 26 septembre dont Al-watwan s’est procuré une copie, le secrétaire Said Ahmada Youssouf rappelle les pressions permanentes exercées par le Gipn. Ces événements malheureux, estime-t-il, ont commencé depuis la nomination par le gouverneur d’un directeur des programmes. «Refusant de se conformer, le directeur de programme sortant s’accroche à son poste et fait recours à des actes barbares perturbant le fonctionnement de la station. Sous ce prétexte, la police nationale intervient pour remettre de l’ordre», dénonce cette lettre de deux pages parvenue au Cnpa, depuis le 27 septembre.
Le Secrétaire d’Etat chargé de le l’information est régulièrement saisi sur cette question. «Mohamed Mourchid profite de l’irresponsabilité de cet agent pour exiger à plusieurs reprises la fermeture de l’office sans aucune justification. Le gouvernorat n’est même pas informé. Le dernier épisode du dimanche en est la preuve», lit-on dans le document. Les autorités insulaires rappellent que la station revient à l’île. L’exécutif de Ngazidja revient sur le contenu du décret portant statut de l’Ortn qui, dans son article 4 dispose que «l’office est placé sous la tutelle technique et administrative du département insulaire chargé de la communication». Une source proche du dossier abondera dans ce sens. Selon lui, la radio Ngazidja est avant tout, un média de service public. «Donc la population ne peut pas être privée d’information pour de petites histoires», a-t-il critiqué.