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Le conseil de la partie civile déplore «la stratégie de l’évitement»

Le conseil de la partie civile déplore «la stratégie de l’évitement»

Société | -   Nazir Nazi

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À la levée de l’audience d’hier, mardi 22 novembre à la cour de sûreté de l’Etat de Moroni, le conseil de la partie civile a rencontré la presse nationale pour apprécier les deux jours du procès. Les avocats de ladite partie trouvent que «les audiences se déroulent comme elles se doivent dans la mesure où il y a une ordonnance procédurale qui a fait que le procès soit ouvert avec la comparution de tous les prévenus».

 

Bien qu’ils disent qu’ils ont eu droit, durant le premier jour, à un «coup de théâtre» consistant à la défection des conseils du prévenu Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Eric Emanuel Sossah, reconnait qu’il s’agit du choix de sa défense.Il pointe du doigt ce qu’il appelle «la stratégie de l’évitement» pour que «le peuple comorien ne sache, la mauvaise pratique gouvernementale quand il était président». «Nous sommes obligés de prendre acte de cette position. Elle est décevante parce qu’un procès pénal de cette nature n’a de sens que s’il y a un débat contradictoire de qualité. Il n’est pas de qualité (...), car il n’est pas courant qu’un ancien chef d’Etat comparaisse en tant que prévenu devant un tribunal de son pays. C’est une première aux Comores. Le fait même qu’il y ait ce procès, c’est historique. Malheureusement, le protagoniste principal de ce procès a décidé de le boycotter», regrette l’avocat togolais.


Eric Emanuel Sossah relie en outre ce qu’il estime être passé dans cette affaire de citoyenneté économique à «une compilation de déviances» par rapport à la prise de décisions politiques, à l’objet même de ce programme et à la destination des fonds récoltés dans ce cadre.«On peut être populaire et parfois avoir des déviances. C’est le cas. On a voulu politiser ce procès en faisant le procès d’un homme. Non, c’est le procès d’une mauvaise pratique gouvernementale. Comme il n’est pas là, le procès continue. Il a fait comprendre qu’il ne veut plus comparaitre de même que ses avocats. Nous sommes en état de poursuivre ce procès parce qu’il doit avoir lieu», allègue-t-il, avant d’insister sur le fait qu’il n’y a aucune raison technique ni juridique qui justifient un renvoi ou un report du procès.

Boycott ou l’expression d’un droit

Par rapport aux raisons avancées par le prévenu pour ne plus comparaitre, Eric Emanuel Sossah trouve que la Cour serait récusée par l’ex-raïs comorien quel que soit le tribunal qu’on aurait pu constituer. Il démontre par ailleurs que cette cour de sûreté est la seule juridiction compétente compte tenu de la qualification juridique retenue.«Il ne veut comparaitre devant personne. Il a été même président de ce pays, il a été suivi après son mandat d’un autre président qui lui a été favorable. Ils auraient pu ensemble faire les réformes nécessaires pour que la haute cour de justice soit instituée, au moins que la cour de sûreté de l’Etat qu’il ne veut pas reconnaitre soit supprimée de l’ordonnancement judiciaire du pays. Il ne l’a pas fait. Aujourd’hui, il y a des faits dont seule la cour de sûreté peut connaitre parce qu’il s’agit des faits qualifiés de haute trahison», soutient-il.


A son tour, l’autre conseil de la défense, Mohamed Abderemane Hilali, s’est étonné du fait qu’il s’agit d’un procès attendu par tout le monde, y compris l’accusé principal notamment l’ancien président de la République.«Il a malheureusement fait le choix de déserter l’audience. Nous avons regretté ce choix puisqu’il parlait d’un dossier vide. C’est le moment de prouver aux Comoriens le non-fondé de ce dossier au lieu de déserter. D’anciennes autorités de ce pays ont préféré aujourd’hui s’exprimer par rapport à ce dossier», déclare-t-il.

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