La vie à repris son cours à Mutsamudu, chef-lieu de l’île de Ndzuani, depuis samedi. L’armée a libéré la médina, sans aucune résistance. Les insurgés, qui s’étaient retranchés dans le centre ville depuis le lundi 15 octobre sont disparus. Si aujourd’hui le calme est revenu dans l’île, une autre menace a refait surface : la circulation presumée des armes aux mains des assaillants. Ces derniers ont en effet pris la poudre d’escampette,sans laisser de traces. Se trouvant sur place depuis hier lundi, le ministre de l’Agriculture, Moustadroine Abdou, et le directeur de cabinet chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, ont à nouveau tendu la main à ceux qui détiendraient des armes.
Dans un point de presse commun, ces deux hauts responsables ont tout d’abord tenu à remercier les habitants pour leur patience. «Ndzuani a retrouvé la paix. À Mutsamudu, les activités ont repris tranquillement. Chacun a pu se rendre à son lieu de travail. Nous saluons les efforts déployés par la population qui ne s’est pas laissée enrôler par des personnes qui voulaient semer le désordre. Durant cette période, les villes environnantes, à l’instar de Mirontsi, ont réservé à leurs frères venant de la capitale un accueil chaleureux. Ils ont également tout fait pour éviter les infiltrations des insurgés», a déclaré le chargé de la Défense. Le conférencier a par la suite loué « le professionnalisme » des forces armées pour avoir ramené la paix. Deux personnes auraient perdu la vie à l’intérieur de la médina où les forces de l’ordre n’avaient réussi à mettre les pieds que samedi, un homme de 90 ans et un jeune originaire de la ville de Sima à en croire le bilan de Youssoufa Mohamed Ali. Côté blessés, ils seraient 4 dont 1 militaire.
«Pas de poursuites»
Après 5 jours de traumatisme et de peur, les habitants de l’île peuvent désormais retrouver leur vie normale. Mais pour les autorités, il faut récupérer toutes les armes pour éviter une nouvelle escalade des violences. «La paix restera fragile jusqu’à ce que les armes en circulation soient ramassées et remises aux mains des forces de l’ordre», a martelé le directeur de cabinet du président de la République. Pour prouver la bonne foi des autorités, ce dernier a réitéré la promesse de son gouvernement selon laquelle il n’y aura aucune poursuite pour celui qui rendra volontairement son arme. Il a, par ailleurs, exhorté toute personne qui aurait eu connaissance ou toute information au sujet des armes qui seraient en circulation dans l’île.
Pour le moment, des sacs remplis de 600 balles auraient été saisis avant-hier dimanche. Le vendredi, des négociations allant dans ce sens avaient échoué car les insurgés ne reconnaissaient pas les représentants désignés comme mandataires. «Nous y resterons et continuerons à chercher ces armes peu importe le temps que cela va durer. Nous serons appelés à partir un jour, donc il est de notre responsabilité de remplir cette mission. Et quiconque sera pris en flagrant délit s’expliquera devant la Justice», a-t-il mis en garde. Pour sa part, Moustadroine Abdou, a appelé la population à aider les autorités dans l’opération d’identification et de ramassage des armes. Il a annoncé l’arrivée, dans l’île dans les prochains jours, d’un détecteur d’armes. «Nous ne voulons pas revenir comme à la période du séparatisme. C’est une période révolue. Seuls les militaires sont autorisés à détenir des armes et non pas des civils» a-t-il conclu.
