C’est la fin d’un long feuilleton qui aura duré deux ans. Décriée partout à cause de certaines clauses jugées non conformes, la convention d’établissement de la société Telco Sa vient d’être, si on peut se permettre le terme, réactualisée. Cette révision ne touche pas la convention dans sa totalité mais une partie. Le gouvernement comorien et les responsables du second opérateur des Tics ont procédé avant-hier, lundi 17 décembre au ministère des Finances, à la signature d’un avenant (modification d’un élément important d’un contrat, Ndlr). Il concerne, par exemple, selon l’Anrtic, deux points : le plafonnement des tarifs de fréquences désormais fixé à 2% du chiffre d’affaire et les avantages que peuvent bénéficier les membres du consortium Telco.
Sur ce dernier volet, seul Telma mobile membre du consortium Easy peut jouir pleinement de toutes les prérogatives, à en croire toujours l’Anrtic qui s’est appuyé sur le contenu de l’avenant. Le document a été paraphé par le ministre des Finances, Saïd Ali Saïd Chayhane, l’administrateur du groupe Telma, Patrick Pisal-Hamida, et le ministre des Télécommunications, Abdallah Said Sarouma. Les deux parties ont affiché leur satisfaction après la signature de l’accord. Des techniciens étaient chargés de trouver un terrain d’entente afin que tout le monde conserve ses intérêts. Pour la partie comorienne, plusieurs sociétés, à l’instar de la direction des douanes, la présidence, l’Anpi, les ministères des Finances et des Tics y ont tous contribué pour la réussite des négociations.
Préservation
des intérêts mutuels
«La volonté du gouvernement comorien de continuer à travailler avec l’opérateur a été à l’origine de cette solution», avait rappelé Saïd Ali Saïd Chayhan,e arguant «que l’Etat comorien demande à revoir certains termes du contrat, une décision tout à fait normale”. Il soulignera, dans ce sens, que Telco et le gouvernement ont voulu préserver leurs intérêts respectifs. «Il n’a jamais été question de dissension ou de contentieux», temporisera-t-il. «Ce document de 34 pages est symbolique. Cet avenant était nécessaire car le gouvernement que vous représentez ici, a des objectifs ambitieux pour le développement du pays», a-t-il ajouté. Il a souligné l’apport indéniable du groupe Telma depuis son implantation aux Comores. «Deux ans après le lancement des activités commerciales de Telco, les télécommunications ont changé. Je suis sûr que cette signature ouvre les portes pour un nouveau départ. Grâce à cet avenant, nous lancerons dans les prochains jours nos activités de Mobile money», a déclaré l’administrateur du groupe Telma. Pour sa part, Abdallah Said Sarouma reprend le fameux concept des chinois et parlera d’un accord gagnant-gagnant.
Depuis l’attribution de cette licence, il y a trois ans de cela, la relation entre Telco, qui a commencé à vendre ses produits officiellement le 9 décembre 2016, et les différents acteurs du secteur des Tics n’ont toujours pas été limpides. Le 17 novembre 2016, les Comores étaient coupées du monde durant 24 h. A cause d’une plainte déposée devant le consortium Easy par Telma.
La capacité de Comores Telecom était désactivée. Il a fallu attendre huit mois après son installation, pour qu’il y ait une interconnexion (partielle) malgré les multiples appels du régulateur national. Toute cette période marquée par des soubresauts ne sera qu’un lointain souvenir. Selon les informations recueillies auprès des principaux acteurs du secteur, l’interconnexion sera effective «bientôt».
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