Le Merza One a été remorqué hors du port, jusqu’à la baie de Fumbani dans la région de Shisiwani, le mardi après-midi. C’est ici que sont amenés et amarrés les bateaux en fin de vie. Et c’est sans doute à cause de cette image sinistre que les propriétaires n’ont pas voulu le laisser là, mais l’ont au contraire suivi pour le reprendre et l’emmener ailleurs, sitôt détaché du remorqueur de la Société comorienne des ports (Scp), qui l’avait escorté. Après le bateau El-djaanfari, qui a sombré au port de Mutsamudu au début de cette année, les dirigeants du port de Mutsamudu redoutaient que le même scénario n’arrive aussi à Merza One.
Depuis plusieurs mois
Ce bateau de transport de passagers et de frêt, a opéré entre les îles de l’archipel pendant plusieurs années, avant de tomber en panne et d’être immobilisé au port. Après plusieurs années sans naviguer, il avait, ces derniers jours, commencé à prendre l’eau, d’après les informations communiquées à la presse le lundi par le conseiller juridique de la direction régionale de la Scp, Abdou Malide, qui avait tenu à “attirer l’attention de l’opinion sur le danger que représente ce bateau sur la sécurité portuaire”. Il faut rappeler que cela fait déjà plusieurs mois que les responsables du port de Mutsamudu se démenent pour débarrasser le port des bateaux non opérationnels, avec beaucoup de difficultés. Une décision de justice a été rendue depuis décembre 2021, qui enjoignait quatre bateaux de quitter le port, car devenus des épaves. Le Merza One en faisait partie.
Il faut aussi rappeler que parmi les bateaux qui avaient été sommés de quitter le port, il y avait El-Djaanfari et Iles des Comores. N’ayant pas obtempéré, malgré l’ordonnance judiciaire, le premier sombra dans le bassin portuaire, et le second a failli aussi faire naufrage, mais a été dégagé à temps et ramené à Fumbani. Ces événements se sont passés au plus fort des intempéries du Kashkazi, entre le 19 et le 24 janvier dernier.
Depuis, à cause de l’épave d’El-djaanfari qui git dans au fond des eaux du port, les opérations d’accostage aux deux quais du port sont devenues compliquées, à tel point que des rotations de bateaux sont parfois annulées.La Scp et les propriétaires se sont démenés jusqu’ici pour enlever et dégager l’épave du port, mais sans réel succès. Actuellement, une société tanzanienne est à l’œuvre pour tenter elle aussi le coup.