Au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 26 aout au siège du Ministère de la justice, le ministre Djae Ahamada, est revenu sur l’affaire dite des lingots d’or. Il s’agit de ces 49 kilos du métal précieux saisis à l’Aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim, le 28 décembre 2021. Il a mentionné avoir reçu une demande des autorités malgaches concernant leur restitution. À ce sujet, il a affirmé que la restitution de l’or nécessitera des documents prouvant la légalité de la propriété, ainsi que le paiement d’une amende de 15 243 902 d’euros, équivalent à plus de 7 milliards de francs comoriens. Cette mesure s’appuie, selon lui, sur les articles 107 et 487 et est sanctionnée par les articles 483-1 et 2 du Code des douanes comoriennes.
Sur un autre volet, le ministre a évoqué l’affaire Nazra, du nom de ce scandale financier, assimilé à la Pyramide de Ponzi, qui a éclaboussé plusieurs cadres d’entités publiques et privées, et dont l’artisan principal est une jeune femme du nom de Nazra Saïd Hassane. En détention préventive depuis avril dernier, cette dernière ainsi que les autres personnes détenues dans le cadre de cette affaire seront prochainement jugées, si l’on en croit toujours le ministre, qui n’a toutefois pas précisé de date.
Les réalisations du gouvernement
Défendant le bilan récent de son ministère, Djae a enfin évoqué la formation de jeunes magistrats, prêts à entrer en fonction. « Pour la première fois, des juristes ayant moins de dix ans d’expérience ont été nommés magistrats. Des programmes de formation de haute qualité ont été mis en place, axés sur le droit Ohada et le droit général. La première promotion entrera en fonction en septembre, tandis que la deuxième débutera sa formation », a-t-il annoncé.
Djae Ahmada Chanfi ne s’est pas limité aux affaires qui le regardent directement : il a aussi saisi l’occasion de louer les réalisations du gouvernement auquel il appartient, dirigé par le président Azali Assoumani.
A commencer par la gestion des deniers publics. «Auparavant, le budget de l’État était principalement alloué aux opérations courantes et aux salaires. Cependant, pour la première fois, une part du budget est désormais consacrée à l’investissement. Plus concrètement, les infrastructures des trois capitales sont financées par le gouvernement lui-même», a-t-il soutenu. C’est, d’après lui, «une révolution financière ».
«Nous assistons tout d’abord à une révolution financière, marquée par la stabilité des salaires et la transition de notre nation d’un statut de revenus intermédiaires à celui de facilités élargies de crédit. Cette évolution est à la fois une opportunité et une nouveauté. De plus, une révolution diplomatique est en cours, symbolisée par notre prise de la présidence au sein de l’Union africaine. Ce succès découle d’un effort continu et nous sommes profondément reconnaissants envers toutes les équipes diplomatiques qui ont fait progresser les intérêts des Comores avec persévérance et prudence», a énuméré le ministre.
