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Le monde des médias rend hommage à Ali Abdou

Le monde des médias rend hommage à Ali Abdou

Société | -

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La disparition du journaliste et premier président du Syndicat national des journalistes aux Comores (Snjc), Ali Abdou est pour le monde de la presse une perte inestimable. Les réactions de certains confrères, amis et frères témoignent de la grandeur de notre confrère.

 

Ali Moindjie : conseiller du Cnpa
Ali Abdou était un travailleur acharné. Il l’a démontré dans sa brève carrière. Il avait fait des études de lettres qui ne le destinaient pas à la presse. Mais à l’issue d’un simple stage à Al-watwan, il a pu devenir journaliste et passer avec succès un concours professionnel d’entrer au journal avec d’autres camarades ; ce n’est pas tout mais il a su s’imposer par ses qualités au point d’être élu président du syndicat des journalistes comoriens.

Il y a quelques jours, il avait été choisi pour être membre du bureau exécutif de l’Ong Action Medias Francophone (Section comorienne). Au niveau personnel, c’était un homme pétri de fortes valeurs notamment de justice et d’équité. Il était par exemple en conflit ouvert avec les leaders de son village de Hadjambu parce qu’il demandait que l’argent du village soit investi dans l’école au lieu de projets qui lui paraissaient présenter un intérêt secondaire. Il a défendu avec courage ses convictions au point d’avoir été officiellement banni (ulapvwa) par les notables. Il avait le souci de se conformer à l’éthique professionnelle. Je l’ai vu souvent venir au Cnpa s’informer sur tel ou tel point de la déontologie professionnelle qui ne lui paraissait pas clair.

Mohamed Youssouf : rédacteur en chef du quotidien La Gazette des Comores
Ali Abdou était un ami, un confrère et un frère pour moi et sa mort prématurée m’a beaucoup affecté. On a perdu un des piliers de cette nouvelle génération de journalistes. Au côté de sa gentillesse, Ali Abdou savait écouter les gens et il était toujours disponible. Je suis à la tête de la rédaction de La Gazette des Comores depuis plus de deux ans et Ali Abdou était toujours à mes côtés. C’est vrai, on n’est pas de la même boîte mais il avait ce regard externe que je n’avais pas. Ali Abdou est le premier président du syndicat des journalistes aux Comores. Cette fonction l’immortalise d’une certaine façon. C’était quelqu’un de volontaire, de travailleur. A Al-watwan il a su s’imposer très rapidement comme dans la profession.

Moina Djoumoi Papa Youssouf : Rédactrice en chef de l’Ortc
Je l’ai connu au moment où j’allais sur le terrain. Je ne le connais pas assez mais en le regardant, je voyais un collègue dévoué à son travail. Tout comme mes collègues, mon cœur est meurtri car nous avons perdu notre premier président de la toute nouvelle organisation qu’on attendait tous. Nous avons perdu un grand homme et un pilier du secteur. Qu’il repose en paix.

Sultane Abdourahim : directeur de publication du quotidien Al-fajr
La nouvelle la plus terrible de l’année 2020. Je me rappelle encore de nos dernières discussions il y a quelques semaines où on parlait d’avenir du syndicat et de nos vies privées comme des frères de longues dates. Ali était un proche du personnel d’Alfajr et on pourrait croire qu’il y avait travaillé auparavant tellement on était bien avec lui lors de ses passages. Nous avons partagé son ambition de briguer la présidence du syndicat et son dévouement nous a épatés. Courtois, humainement généreux, très attaché à son métier de journaliste, j’ai personnellement découvert un bon vivant avec qui je comptais poursuivre de belles aventures dans notre profession. Et dire que nous venons de l’élire premier trésorier de l’Amf Comores.

A.O Yazid : Secrétaire régional de Ngazidja du Snjc.
Ce fut pour tout le corps des journalistes un dur évènement. Pour le syndicat, les mots me manquent pour exprimer cette peine. Ali Abdou était notre premier président et son rôle était vital pour cette nouvelle structure car il représentait pour nous membres du groupement de ce syndicat le pied ferme de la dernière décision. Ali Abdou est parti mais il a laissé derrière lui une équipe qui saura et fera de son mieux pour assurer la continuité de ses actions. Je me rappelle qu’à notre dernière discussion, il voulait qu’on fasse tout pour faire adhérer tous les journalistes d’ici la fin de l’année. Il était un homme de conviction dompté d’une bonté sans pareil. Il va tous nous manquer et cela, pour l’éternité.
Je salue l’initiative des autorités judicaires d’ouvrir une enquête dans la foulée de la constatation du décès. Nous espérons qu’il ne s’agit pas d’un simple effet d’annonce pour calmer les esprits, au moment où les interrogations fusent et s’entrechoquent, sans jamais parvenir aux causes exactes du décès.


Propos recueillis par Chamsoudine Saïd Mhadji 

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