«Ces informations sont fausses. J’ai réquisitionné deux médecins pour examiner les prisonniers politiques comme certains le disent, ainsi que Mchangama Oubeidi, mais le médecin n’a constaté aucune maladie grave sur lui. Il avait eu tout simplement un ballonnement, mais le médecin lui a administré des médicaments», a fait savoir Mohamed Abdou. Le chef du parquet regrette que des journalistes puissent «monter des coups médiatiques sur la détention d’une personne juste pour le plaisir de tromper l’opinion» sur son état de santé.
Des journalistes, rassemblés au Conseil de l’île de Ngazidja, avaient demandé «la libération sans condition» des deux journalistes, Abdallah Abdou Hassane alias Agwa et Mchangama Oubeidi, arrêtés, il y a plusieurs semaines et placés en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Moroni. Ils avaient indiqué que les deux journalistes souffraient «des mauvaises conditions de détention» et que la Justice aurait refusé l’hospitalisation de Mchangama Oubeidi dont «la situation était aggravante et fatale», selon les participants à ce rassemblement.
Le procureur de la République a indiqué que le transfert d’un détenu à l’hôpital est agrée et ordonné par un médecin et non par un journaliste. «J’agis sous recommandation d’un médecin. Seul le docteur me confirmera qu’une personne doit subir une intervention ou une hospitalisation et non les medias», a souligné le chef du parquet, précisant qu’il parlait au nom du commissaire du gouvernement.
A l’entendre, les deux journalistes Abdallah Abdou Hassane et Mchangama Oubeidi ont été arrêtés et poursuivis pour cinq chefs d’inculpations dont «troubles à l’ordre public, incitation à la haine, outrage», entre autres.
Les deux journalistes ont été entendus, à nouveau, par le juge d’instruction mercredi avant d’être reconduits à la Maison d’arrêt. «Le juge d’instruction mène une enquête pour recueillir toutes les informations en lien avec leurs inculpations”, a expliqué Mohamed Abdoupour justifier le retard pris pour la tenue du procès.
Bahiya Soulayman