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Le syndicat des journalistes à la découverte de la réalité anjouanaise

Le syndicat des journalistes à la découverte de la réalité anjouanaise

Société | -   Sardou Moussa

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La réunion du mercredi avait pour but d’informer les journalistes exerçant à Ndzuani de l’existence du syndicat, et de les sensibiliser à y adhérer. Au cours de ce mini-atelier, le président du Snjc, Chamsoudine Saïd Mhadji, a retracé l’histoire de la création de l’organisation, ses réalisations ainsi que ses perspectives.

 

Tout à tour, plusieurs des participants à la première réunion d’information et d’échanges, organisée par le bureau du Syndicat national des journalistes aux Comores -Snjc-, le mercredi 18 août à Radio Dzialandze, ont manifesté leur intérêt d’adhérer à cette association de défense de leurs intérêts. Alors que l’île comptait jusque-là trois adhérents seulement (contre 36 à Ngazidja), à l’issue de cette réunion sept nouvelles adhésions ont été enregistrées «en attendant de régler » leurs « cotisations» et devenir ainsi légalement membres.


C’est dire que la rencontre a porté ses fruits, même si ce fut seulement le quart des invités (une quinzaine de journalistes) qui répondu à l’appel.«Personnellement, je ne peux qu’être dedans. Il reste à connaitre les conditions d’adhésion », a assuré, dans son intervention, Zidini Attoumane, rédacteur en chef de Rtn -Radio et télévision de Ndzuani-. « Le syndicat a mis du temps à naître, à mon avis. Des gens ont été licenciés, s’il était là, peut-être qu’on aurait trouvé une solution pour eux», a renchéri Farhati Saïd Abderemane, ancienne rédactrice en chef de l’Ortc -Office de radio et de télévision de Ndzuani.


Cette dernière a « hâte de voir le bureau insulaire du syndicat mis rapidement en place ». En effet, les sections insulaires du Snjc  ne sont toujours pas formées, alors que le mandat de deux ans de ce premier bureau prend fin dans sept mois.


La réunion du mercredi avait pour but d’informer les journalistes exerçant à Ndzuani de l’existence du syndicat, et de les sensibiliser à y adhérer. Au cours de ce mini-atelier, le président du Snjc, Chamsoudine Saïd Mhadji, a retracé l’histoire de la création de l’organisation, ses réalisations ainsi que ses perspectives. Il s’est longuement employé à expliquer aux participants les raisons qui devaient les pousser à rejoindre l’association.


Certains journalistes de l’île continueraient en effet à s’interroger sur l’ «utilité du syndicat». Une question plutôt inattendue. Haachim Ibn Anli, journaliste de Rtn, estime pourtant que «nous autres on attendait beaucoup cette initiative, car je me suis demandé pourquoi nous n’avions pas de syndicat, alors que c’est grâce à nous, journalistes, que les syndicats des autres corps professionnels sont connus». Selon lui, « la prise de conscience évolue malgré tout ».


Cette rencontre entre les journalistes d’Anjouan et le bureau du Snjc a en outre permis à ce dernier de découvrir les problèmes spécifiques de la profession au niveau de l’île.L’Absence d’organismes fédérateurs des journalistes locaux,  un climat d’autocensure pesant, une radio publique insulaire au statut confus, conditions d’emploi très précaires, ont été relevés au cours des discussions.


«Les gens aimeraient adhérer au syndicat, mais il faut déjà établir le contact entre les journalistes ici ; l’on ne se connait pas », estime Tex Mohamed, de Radio Dzialandze. «On aimerait produire un journal, mais il y un problème de liberté d’expression aux Comores. On a donc peur», dira de son côté Natacha Halifa Mlamali, de Radio Bwekouni. Quelques interventions qui illustrent, si besoin est, la réalité du terrain médiatique anjouanais.

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