Le Tribunal de commerce de Moroni annonce une nouvelle stratégie pour mieux encadrer le secteur informel. Lors d’une conférence de presse organisée le lundi 15 juin, en présence d’acteurs judiciaires et sécuritaires, le président du tribunal, Ahamada Hamidou, dit Hafidhou, a fait part de sa détermination à lutter contre toute activité commerciale non déclarée dans le but de faire respecter la loi et protéger l’économie nationale. «Le tribunal de commerce est une institution qui veille à la légalité des activités commerciales et à la stabilité économique du pays », a-t-il rappelé.
Selon lui, la prolifération du commerce informel constitue « une menace réelle pour le tissu économique local », d’autant plus «qu’elle engendre des distorsions sur le marché, notamment par l’arrivée de commerçants étrangers ne respectant pas les procédures légales d’installation ». La conférence a été organisée en présence de la Brigade anti-migrants, représentée par l’officier Abidina. Cette coopération vise à assurer un meilleur contrôle des flux migratoires et à empêcher l’implantation de commerçants non autorisés. «Ce qu’ils font, ils vont à l’encontre du code des investissements ; ils pratiquent un commerce informel», a déploré le président du tribunal, insistant sur la nécessité de faire respecter le cadre juridique du commerce.
«Garantir un climat économique sain»
Le magistrat a, par ailleurs, salué le soutien du chef de l’État dans la lutte contre le commerce informel. «Le président de la République soutient activement cette institution», a-t-il déclaré. Il a noté l’importance d’un environnement juridique solide pour attirer les investisseurs tout en garantissant leur protection. «Avec les partenariats qui viennent ici, il faut avoir des règlements, et ces règlements vont les protéger», a-t-il affirmé. La régularisation du registre de commerce figure parmi les priorités. Avant 2018, ce document n’était pas bien encadré ouvrant la voie à l’anarchie et à la prolifération des activités commerciales clandestines. Depuis, des mesures ont été prises pour le rendre plus rigoureux.
«Le registre de commerce est la force du pays», a martelé le président du tribunal, rappelant que toute activité commerciale, qu’elle soit menée par un citoyen comorien ou un étranger, doit être autorisée par les autorités compétentes. «Si ces normes ne sont pas respectées, nous serions obligés de fermer ces activités», a-t-il averti.
Plusieurs commerces jugés illégaux auraient, selon ce dernier, déjà été fermés en coordination avec la police. Pour le patron du Tribunal du commerce, «cette action est essentielle pour garantir un climat économique sain et conforme aux lois en vigueur».