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Les 10 Personnalités Al-watwan de l’année 2022

Les 10 Personnalités Al-watwan de l’année 2022

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Comme chaque année, Al-watwan honore dix personnalités qui se sont distinguées au cours de l’année écoulée. Une année 2022 marquée par de nombreux grands évènements dont le plus mémorable est la participation des Comores à sa première Coupe d’Afrique. Pour cette édition 2022, votre journal fait une mention particulière aux Cœlacanthes et surtout à son gardien par défaut Chaker Alhadhur qui occupe la première place. Si en 2020, nous avons salué la bravoure de nos médecins qui se rendaient dans les zones à risque au péril de leur vie pour soigner les Covidés, cette année, le tour revient à ceux qui ont fait briller le pays au-delà de nos frontières comme ces jeunes medaillés d’or des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan indien (Cjsoi) . Al-watwan a aussi distingué des personnalités issues de milieux divers et dont leur particularité est d’avoir faire montre d’exploits comme ce jeune Soultoine Abdou Ibrahim qui a mémorisé le Coran à 10 ans ou qui ont contribué à améliorer le quotidien des citoyens,soit en participant à la paix et à la cohésion comme le Cosic avec l’appui de Telma qui a permis de réduire sensiblement les violences dans les stades grâce à la campagne «Amani» ou ce jeune natif de Fomboni, Faissoil Bianrifi aujourd’hui devenu un modèle dans le secteur agricole à Mwali.Les autres nominés ont aussi la particularité de rendre fière l’Union des Comores grâce à leurs œuvres littéraires, scientifiques ou professionnelles comme notre consœur Hayatte Abdou qui s’est distinguée pour la deuxième année consécutive grâce à son engagement dans le journalisme d’investigation. Elle excelle grâce aux partenariats tissés à l’international avec des grands medias et institutions. L’année a été aussi marquée par l’inauguration d’un prix d’excellence portant le nom de Saminya Bounou, première femme rédactrice en chef de votre journal. Une initiative venant de l’Association des femmes comoriennes de la presse (Afcp) nominée ainsi en raison de sa détermination à perpétuer notre mémoire collective.

 

Chaker Alhadhur :Héros des temps modernes

C’est un héros des temps modernes, mais contrairement aux autres, lui ne porte pas une cape, mais des gants et surtout un numéro 3 peu ordinaire floqué sur le dos de son mètre 72. Parce qu’il a réalisé l’impossible. Parce qu’il a fait preuve de bravoure. Parce qu’il a été courageux. Parce qu’il a défendu dignement nos cages. Parce qu’il a porté haut les couleurs du pays. Parce qu’il nous a rendus fiers. Parce que le monde nous l’a envié.

Parce qu’il nous a permis de sortir la tête haute de cette première participation à une Can et parce qu’il a déjoué les meilleurs pronostiqueurs de la planète, Chaker Alhadhur, latéral droit de formation et gardien hors du commun d’un soir, mérite d’être parmi les Dix personnalités d’Al-watwan. Dans le plus grand désespoir du 24 janvier 2022, Chaker Alhadhur nous a rendus dignes dans la défaite et nous a offert 90 minutes de bonheur dans l’adversité. Merci champion, le peuple est reconnaissant !

 

Soultoine Abdou Ibrahim,Un joyau de la lecture du Coran

Il n’a que 10 ans actuellement, mais il a mémorisé le Coran à l’âge de 8 ans. Le centre Saad Ibn Muaadh habilité dans ce domaine l’a déjà validé. Lui, c’est Soultoine Abdou Ibrahim, natif de Moroni. Cet enfant encadré au Madaris Mohamed Mahmoud, sis à Moroni Hadudja, est le premier fruit de cet établissement, créé en 2012. Le petit Soultoine n’est pas le premier à mémoriser le coran à cet âge, mais il perpétue cette culture, après Oussaid Abdoulfatah Soulaimane qui l’a mémorisé à l’âge de sept ans. En réalisant cette prouesse, Soultoine Abdou Ibrahim a montré à tous les enfants de son âge que cela est faisable, quel que soit le milieu dont on est issu. Soultoine est le fils de Fundi Abdou Ibrahim dit Banga, ancien directeur du Collège de la Coulée et entraineur de Basket ball, même si ce dernier renvoie toutes les mérites à sa femme.

 

Les médaillés d’or des jeux de la Cjsoi 2022, La gloire nationale

Ils ont été tous les deux courageux, ambitieux, mais surtout rapides. Grâce à leurs qualités, Nassor Nassur et Moumbaazi Saïd Ali ont été la gloire des Comores aux derniers Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan indien (Cjsoi) de Maurice 2022. Ils ont remporté des médailles d’or respectivement en 200 et 100 m. La particularité de ces deux sprinters est le fait qu’ils soient à mobilité réduite. Nassor Nassur, athlète de Lac salé de Bangwa-kuni, est un malentendant et Moumbaazi Saïd Ali, originaire d’Ikoni, a un pied bot gaucher. Grâce à leurs performances, les Comores ont gagné deux médailles d’or en 2022, dans une compétition qui regroupe les meilleurs athlètes de 14 à 17 ans de la sous-région. Si les deux athlètes de la Fédération nationale de handisport n’étaient de la délégation des Comores à Maurice, on se serait douté d’occuper des plus hautes marches des podiums.

 

Les Cœlacanthes,La révélation de la Can 2021

La Coupe d’Afrique des Nations 2021 a été marquée par la présence de l’équipe des Comores de football. Les Cœlacanthes ont été la surprise de l’édition pour avoir participé en janvier 2022 à leur première phase finale du tournoi. Ils ont été la révélation par leur beau jeu, leur fair-play et surtout pour avoir battu les Black stars ghanéens le 18 janvier à Garoua (3-2). Ils ont séduit le continent en se qualifiant pour la huitième de finale. Leur aventure s’est arrêtée à ce niveau, après avoir encore une fois émerveillé la planète foot pour avoir affronté le Cameroun, en huitième de finale, sans "onze joueurs et leur coach testés positifs à la Covid-19". Le défenseur Chaker Alhadhur a assuré avec beaucoup de courage le poste de gardien de but. Trois Coelacanthes -Salim Ben Boina, El Fardou Ben Mohamed et Youssouf M’changama- ont été élus "Homme du match" en quatre rencontres. Et ce n’est pas tout, Youssouf M’changama a été élu "auteur du plus beau but de la Can" marqué contre le Cameroun. Pour toutes ces raisons, les Coelacanthes méritent cette distinction parmi les personnalités qui ont marqué 2022.

 

Faissoil Bianrifi, Un modèle dans l’agriculture

Connu comme l’un des jeunes agriculteurs modernes du pays, Faissoil Bianrifi natif de Bwangoma à Mwali est devenu une référence dans ce domaine, où il se donne à fond. Son travail le confirme avec les résultats affichés. Après son bac 2007 et sa licence en gestion de ressources naturelles et environnement à l'Université de Toamasina à Madagascar, Faissoil travaillera à Comores Telecom comme chef du service marketing de 2011 à 2019, avant de tout laisser pour se lancer dans l’agriculture. Aujourd'hui, avec sa société agricole Fabi production, Faissoil Bianrifi assure une grande partie de la production de banane dans l’île de Djumbe Fatima. Ce père de 6 enfants est aujourd’hui considéré comme un exemple pour la nouvelle génération, notamment dans la lutte contre le chômage car, il emploie six personnes en permanence et plus de 20 employés saisonnières. Et ses actions contribuent à améliorer la vie de nombreux compatriotes.

 

Mohamed Anssoufouddine, L’écriture qui guérit les âmes désespérées

Mohamed Anssoufouddine est un cardiologue évoluant à Ndzuani, à l’hôpital de Hombo. Il est aussi un intellectuel, un homme de lettres. En septembre de l’année qui vient de s’écouler, parait "Cœurs errants, corps malades", une dizaine de récits qui se déroulent à l’hôpital, à Ndzuani. Cet ouvrage a profondément marqué les esprits parce qu’il a su redonner l’espérance aux patients que nous sommes (ou que nous deviendrons immanquablement). Aux Comores, alors que l’opinion publique a une défiance monstre envers l’hôpital public, Mohamed Anssoufouddine a entrepris de nous raconter, en nous tenant par la main, une réalité plus reluisante de nos médecins et de leurs pratiques. Ceux qui ont juré de respecter le serment d’Hippocrate et qui font tout pour sauver des malades dans un système de santé profondément démuni. Il y parle aussi de pauvres dont les soins furent payés par des mendiants. Avec toujours une profonde humanité et dans l’écriture et dans les soins prodigués. Bravo à lui pour ce travail hautement salutaire.

AFCP, Le prix Saminya Bounou pour le Genre

L’association des femmes comoriennes de la presse a organisé cette année le prix "Saminiya Bounou" du journalisme sensible au genre. Ce prix est donc dédié à la mémoire et en hommage à cette femme engagée dans les médias et la promotion des droits de la femme. Le prix "Saminiya Bounou" est salué pour son caractère à primer tous les journalistes de tous médias confondus. Cela contribue à mettre en valeur le travail fourni par tous les journalistes, mais également reste une occasion de réunir tous les journalistes du pays, ne serait-ce qu’une fois par an. Ledit événement consistait en outre à relancer l’association, créée par l’ancienne rédactrice en chef d’Al-watwan, mais restée inactive pendant trois ans en raison de la Covid19.Saminiya Bounou était journaliste depuis 1999. Ses efforts et son engagement pour le métier a fait qu’elle soit la première femme à occuper le poste de rédactrice en chef au sein du quotidien national Al-watwan après être passée de grand reporter à cheffe de la rubrique politique.

 

Touhoufate Mouhtare, Un destin littéraire prometteur

 

Touhfat Mouhtare est incontestablement une personnalité qui a marqué l’année 2022. Son roman, "Le Feu du Milieu", publié aux éditions "Le Bruit du Monde" a fait parler de lui. L’écriture fluide, rythmée, riche, raconte l’histoire de deux personnes d’Itsandra Mdjini. L’une privilégiée au teint clair, l’autre esclave, toutes deux femmes, toutes deux rêvant d’émancipation. Avec une imagination foisonnante, la romancière née aux Comores en 1986 nous emmène dans un récit enchevêtré de mythes, de contes dont elle a eu les beaux mots pour les raconter sur Radio France internationale (Rfi) dans la célèbre émission "Littératures sans Frontières". L’écriture de Touhfat Mouhtare dont le regretté père, médecin, représentant de l’Oms, a été affecté dans plusieurs pays du continent africain, est riche de ses pérégrinations. Aucun roman comorien (à l’exception de ceux d’Ali Zamir) n’avait fait autant parler de lui à l’étranger. Un roman singulier, iconoclaste qui raconte des Comores de légende avec en toile de fond, des dures réalités, des farouches inégalités qui perdurent jusqu’aujourd’hui. La carrière de Touhfat, qui en est à son troisième ouvrage ne fait que commencer, notre petit doigt nous dit qu’elle continuera à conquérir le vaste monde.

 

 

 

Campagne "Amani", Le fair-play et la paix dans les stades

 

 

La campagne "Amani" a apporté ces premiers fruits après la phase aller du championnat de première division de football. Contrairement aux précédentes saisons, 2022/2023 a démarré dans la sérénité. Aucun incident majeur n’a été enregistré dans les six stades de D1 et ce n’est pas que. Le championnat de D2, connu par ses frasques et échauffourées, dégage une atmosphère de paix et de calme en ce début de saison. Cet apaisement dans les stades s’observe grâce, en grande partie, à l’opération "Amani" lancée le 12 mai 2022 par le Comité national olympique et sportif des Comores (Cosic) en partenariat avec Telma Comores. Pour cette cause socio-sportive, la société privée de téléphonie mobile a déboursé plus de 60 millions de francs pour lutter contre les violences dans le milieu du football, du handball, du basketball et du volleyball. Tant mieux pour les supporters et les responsables des clubs qui ont adhéré à ce projet. Après plus de quatre ans, la sécurité "s’impose dans les stades".

 

Hayatte Abdou, la persévérance dans l’investigation

 

Comme l’année dernière, Hayatte Abdou est distinguée personnalité de l’année par ses pairs. La journaliste de National Magazine s’est frayé un chemin. Celui de l’investigation. Bien qu’elle soit remplie d’obstacles et d’embûches, cette nouvelle aventure ne semble pas détourner Hayatte de son hobby. Elle poursuit son bonhomme de chemin sans peur ni crainte. Avec son magazine numérique, Hayatte Abdou enquête, écrit, coupe, recoupe et publie au prix même de sa peau, car, le sait-on, elle est tout le temps menacée. Après l’enquête sur les "vérités" sur le meurtre du journaliste Ali Abdou, Hayatte a publié d’autres articles cette année, notamment sur le service des impôts "gangrenée par la corruption" ou encore celui sur "les Consuls honoraires au parfum du scandale", malgré les menaces. On peut dire que ce sont les fruits d’une riche expérience reussie et acquise auprès Kamal’Eddine Saindou lors de son passage à "Femme des îles", avec Aboubacar Mchangama à "Archipel" et à "Masiwa". En tout cas, avec son National Magazine, en ligne, qui traite sur l’actualité des Comores et qui se base surtout sur l’enquête, Hayatte a tracé son propre chemin et s’est fait un renom grâce à ses investigations.

 

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