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Les 10 «Personnalités Al-watwan» de l’année 2017

Les 10 «Personnalités Al-watwan» de l’année 2017

Société | -   La Redaction

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Comme le veut désormais ce qui est devenu une tradition, Al-watwan a nommé dix personnalités qui se sont distinguées au cours de l’année. Pour cette édition, nos dix personnalités émanent du monde de la culture, du sport, de l’économie, de la justice ou encore du social. Luttant au quotidien pour le respect du droit et des hommes, certaines de nos personnalités se dévouent corps et âmes pour un idéal auquel elles croient et surtout pour lutter contre toutes formes de discrimination et sauvegarder notre culture. D’autres par leurs engagements, hissent, dans leurs domaines respectifs, les Comores tout en haut pendant qu’au même moment certaines se sont acharnées pour faire le bilan des 42 ans d’indépendance et pour continuer le combat menant au retour de Mayotte dans son giron naturel. Comme souvent, nos dix personnalités émanent du secteur privé et public. Nous avons une femme, sept hommes et deux Ong. On notera que ces dix personnalités viennent des quatre iles des Comores.

 

Ali Bazi Selim, ou l’homme du Mouvement du 11 août

Ali Bazi Selim est l’initiateur du Mouvement du 11 août qui a abouti à la proposition de la tenue d’Assises nationales sur le bilan des 42 ans d’indépendance des Comores. On se rappelle qu’aux jeux des îles de l’Océan indien de La Réunion en 2015, la délégation comorienne a quitté la cérémonie inaugurale, puis toute l’édition, pour protester  contre le fait que l’île comorienne de Mayotte ait défilé derrière le drapeau français en violation flagrante de la Charte des jeux.

A l’occasion d’une cérémonie en hommage à la délégation, Place de l’indépendance à Moroni, l’ancien ministre d’Etat, Ali Bazi Selim, a tenu un discours qui a longtemps retenti dans le cœur des Comoriens, le fameux appel du 11 août. Il a dit «  il est temps de nous asseoir et de discuter ».

Il a appelé au retour de la dignité de l’Etat comorien. Au dialogue avec la France, concernant l’île comorienne de Mayotte, mais d’Etat à Etat.  Cet appel conduira à la création du Mouvement du 11 août. Lequel avait reçu à l’époque un large écho au sein de l’opinion.

Malgré les hésitations du régime passé qui a même refusé de recevoir le "M11" pour en discuter, "Monsieur" Bazi n’a pas baissé les bras. Son courage et sa détermination ont fait que la tenue annoncée le 22 janvier de celles-ci est devenue le principal sujet d’actualité au sein de la classe politique et d’une frange de jeunes dans le pays.

 

Daoulati Himidi, pour en finir avec les  mariages précoces

 

Daoulati Himidi est juge des enfants au tribunal de première instance de l’île de Mwali. Depuis des années, elle mène un combat pour l’application du droit sans exception.  Le droit, rien que le droit. Parmi ses combats, celui qui lui tient sans doute le plus  à cœur, et pour lequel  durant toute sa vie, elle n’ a jamais baissé les bras,  est la lutte contre  les mariages précoces.

Daoulati Himidi mène depuis des années une campagne de sensibilisation dans l’île de Mwali à l’endroit des parents, sur le mariage précoce. Elle s’est donnée comme obligation, de faire comprendre à des familles dont la plupart comptabilisent plus de dix enfants, que faire marier une fille avant l’âge « normal« est non seulement un crime, mais une remise en cause de l’avenir de milliers d’enfants. Pour la petite histoire pour sa croyance en son métier, Daoulati Himidi est le juge qui a libéré Elamine Mbakara, poursuivi pour outrage au chef de l’Etat, après avoir constaté que le délit n’était pas constitué. Dans l’île de Jumbe Fatima, cette mère de famille est connue sous le surnom de "La femme du droit" ou de la "mère des enfants", pour son engagement  au quotidien contre l’arbitraire.



L’Ajim, l’ami des enfants démunis

 

L’Association des jeunes intellectuels mirontsiens, Ajim, est une jeune organisation non gouvernementale à vocation humanitaire, créée l’année dernière par un groupe de jeunes diplômésdont certains  sont encore à la recherche d’emplois. 

La jeune association "se donne pour ambition" de "prendre en charge la scolarisation des enfants des familles connues d’une certaine vulnérabilité". Autrement dit, elle se propose d’aider les enfants des familles vivant dans des conditions très précaires, et qui n’arrivent pas à assurer la scolarité de leurs progénitures.

Pour ce faire, elle a déjà commencé par scolariser une trentaine d’enfants l’année dernière, et a distribué, au mois d’octobre dernier, des fournitures scolaires à une soixantaine d’écoliers de Mirontsy (son champ d’action actuel).

Ajim peine toutefois jusqu’à présent à attirer l’attention des donateurs.L’association a financé ses premières actions en organisant des manifestations culturelles payantes, d’après ce que nous a confié l’un des membres.

 

Youssouf Moussa, les Comores au coeur

 

 

 

Youssouf Moussa a été, pendant de nombreuses années, président de la section du Front démocratique des Comores basée à Mayotte. Youssouf Moussa est un militant infatigable de la décolonisation du pays avec le retour de Mayotte dans son giron naturel et légal. Toujours très offensif sur la question de Mayotte il est, sur l’île occupée, très mal vu par l’administration française qui le considère « comme un traitre ».

Malgré les difficultés, ce membre du Fd, sa position n’a pas bougé d’un iota. Une belle leçon pour tous.  Il croit en l’unité de l’archipel, et se bat. Il n’en démord pas malgré toutes les conséquences fâcheuses qui en découlent.

Youssouf Moussa considère, cependant, que le gouvernement comorien ne fait pas ce qu’il faut pour arriver à cet objectif et se dit souvent déçu par les positions successives des régimes au pouvoir à Moroni. Il rejette à ce propos la proposition de l’ancien président Sambi dit "Un pays, deux systèmes" et l’a combattue.

Youssouf Moussa reste un modèle d’abnégation, d’idéal. Il est cet homme qu’on aimerait voir plus souvent. A lui, la nation comorienne, reconnaissante.



Faouz Faidine, le Kilyan Mbappé comorien de la saison 2017

 

 

Faouz Faidine n’est plus à présenter dans le milieu du football comorien. En 2017, il a fait de la saison de football son année en s’imposant comme le meilleur joueur local au sein des Cœlacanthes. Il a été l’unique joueur évoluant sur l’archipel à s’être imposé au niveau de l’équipe semi-professionnelle d’Amiredine Abdou.

Il a été invité à toutes les rencontres des Cœlacanthes, au poste de latéral droit ou milieu défensif. Faouz a joué en mars 2017 contre Maurice, face à la Mauritanie en octobre avant de figurer en novembre sur la feuille de match des Verts contre Madagascar.

Après un premier stage réussi à Consolât Marseille en dépit de pépins financiers, l’enfant de Fomboni a confirmé sa suprématie en décembre 2017 en signant un contrat d’un an et demi avec l’As Gémenos, club français de National 3.

Le footballeur de 23 ans est le seul à avoir réussi le pari de quitter la première division comorienne pour un club semi-professionnel européen. Faouz a bouclé la saison 2017 en soulevant le trophée national de la Coupe de la ligue avec un doublé à la clé.

Ce gamin né en 1994, le 4 janvier, a réussi là où la bande à Mze Ali Babali alias Ondiet et Abdallah Ahamada Mzitrani (Abdallah Nyanya) ont échoué à une époque pas très lointaine.



Omar Mouhssine, un combat pour l’autosuffisance alimentaire

 

 

Tour à tour, cimentier, commerçant puis hôtelier, Omar Mouhssines’est lancé dans le domaine de l’aviculture. Un secteur où il s’est particulièrement  investi, pour la réussite de ce projetdont l’objectif principal est d’assurer une autosuffisance alimentaire pour la population comorienne.

Aunord de la ville de Mkazi-ya-Bambao, Omar Mouhssine a installé plusieurs poulaillersoù il produit de la provende, des poules pondeuses et des œufs qui sont tous commercialisésdans plusieurs autrespoulaillers installés dans les régions de Ngazidja.

En l’espace d’un an et demi, MouhssineFarma passée d’une production de 8.000 à 36.000 œufs par jour,avec une production journalière de 11 000 poussins.

La quantité de sa production mensuelle en poulets de chair est passée de 5.000 à 15.000 poulets, en plus d’une production de 5 tonnes de provendes quotidien. Un coup de maître que l’entreprise a pu réussir au bout d’un an. Aujourd’hui,MouhssineFarm, compte une cinquantained’employés directs et une centaine d’emplois indirects à travers ses réseaux de six clients, répartis aux quatre coins de Ngazidja.

Aux dernières nouvelles, MouhssineFarm  envisage d’ouvrir jusqu’à 100 poulaillers au niveau du territoire national, ce qui permettra la création de 1000 emplois directs.



Cellule d’écoute ou l’ange gardien des enfants

 

 

Depuis sa mise en place à Ngazidja et à Ndzuani en 2004, la Cellule d’écoute et de protection des enfants et des femmes est devenue la figure de proue de la lutte contre toutes les formes de violences. Nombreux sont les marches, manifestations, sit-in organisés durant l’année 2017 pour dénoncer ces actes abjects qui se répandent quotidiennement au sein des foyers.

Si aujourd’hui, l’on note des avancées majeures concernant les dénonciations et l’emprisonnement des violeurs, c’est grâce, entre autres, aux efforts de la Cellule d’écoute. Cette dernière mène un combat en réunissant avec elle les autres Ong qui luttent aussi contre les violences à l’instar de Hifadhu, Mwantsiwamdzima, Urango, Cap entre autres.

Leur premier but est de sensibiliser la population sur l’ampleur du phénomène, en essayant de la convaincre de briser l’omerta et le tabou entourant les violences faites aux enfants et aux femmes. Grâce aux travaux de cette structure, il y a eu la mise en place de la ligne verte de Telma cette année.

L’Union européenne, l’Ong sud-africaine Arasa ont également apporté leur contribution notamment sur  la prise en charge médicale, psychologique et judiciaire. La Cellule d’écoute a aussi établi une myriade de mécanismes pour aider les victimes.

Il y a environ deux mois, 23  victimes ayant sollicité leur envie de reprendre le chemin de l’école ont pu recevoir des kits scolaires à Ngazidja. Sans oublier la formation « des agents de renseignement » éparpillés dans les localités pour dénoncer les éventuels actes. Autant d’efforts méritant un réel accompagnement.


Soprano, la renaissance de l’artiste au Vélodrome

 

2017 c’est l’année Soprano : "Prix des Nrj Music Awards 2017", "Disque de diamant 2017", "Palmarès des W9 d’or 2017", "605.000" spectateurs au cours de sa tournée "L’Everest", "Meilleur Artiste francophone masculin de l’année 2017",  "Mannequin de la publicité du nouveau téléphone Wiko en juin 2017".

Le rappeur Comorien a tout raflé. La réédition de l’album L’Everest le 1er septembre 2017 a placé Saïd M’Roumbaba, du vrai nom de l’artiste originaire de Mkazi ya Bambao, sur une planète musicale à part. Après plus de cinq-cent-mille ventes, L’Everest a certifié l’artiste Disque de Dimant.

Mais l’apogée de cette année exceptionnelle restera probablement son concert à guichet fermé au stade Orange Vélodrome de Marseille. Ce concert événement a confirmé la renaissance et la singularité de l’auteur du " Diable ne s’habille plus en Prada", l’un de ses plus grands  tubes de l’année qui compte  les 38 millions de vues sur la plateforme YouTube.

Soprano, issu du groupe de rap marseillais Psy 4 De la rime, s’est hissé sur une autre sphère en enflammant 55.000 spectateurs au stade de Marseille lors de son concert organisé en octobre 2017.

Soprano est l’un des rares chanteurs à avoir rempli le stade de l’Om, après le taulier Johnny Halliday. Après les opus "Puisqu’il faut vivre" sorti en 2007, "La Colombe" (2010), "Le Corbeau" (2011), "Cosmopolitanie" (2014), "L’Everest" permet à Sopra Mbaba d’être distingué partout notamment à Al-watwan par le prix "Personnalité de l’année 2017". Chapeau l’artiste !

 

Farid Rachad, le nouveau visage de la culture

 

Diplômé en communication, Farid Rachad a consacré l’essentiel de sa vie à la culture, le théâtre, la musique et le militantisme associatif. Il occupe depuis août 2016 les fonctions de directeur de la Culture et des affaires  associatives de l’île de Ndzuani. 

En un an, il s’est fait remarquer par les nombreux événements de promotion de la culture et des arts, initiés par sa direction. Il a notamment organisé le Festival Chiromani au palais du Sultan de Bambao-Mtsanga, la compétition culturelle, éducative et ludique appelée  "Le défi"  au gymnase de Missiri, le concours de l’élection  Bibi Chiromani et Bibi Gawuni à la Citadelle de Mutsamudu, le "Pari des arts et de la culture" qui s’est tenu à Domoni et à Mutsamudu, ou encore le "Forum sur la culture et le tourisme", censé réfléchir sur le devenir de ces secteurs.

Dans leur plan d’action, Farid et son équipe ont par ailleurs prévu d’organiser la première édition nationale de "Vao la tarehi", consacrée au mode d’habillement de nos îles.Parmi les événements culturels mis en valeur par ce jeune directeur de la culture, il y eu le "Salon de la culture et des arts", "LaJournée mondiale de la Culture" ainsi que  la "Journée internationale de la fête de la musique".



Ben amir Saadi, Protecteur et facilitateur de la "réapparition" des Cœlacanthes

 

Sans lui , les Cœlacanthes auraient manqué d’ un organe, peut –être vital. Sans lui également,  la "réapparition" de ce poisson préhistorique n’aurait pas été  possible sur les pelouses au cours de  l’année 2017. Lui, c’est Ben Amir Saadi qui a été le grand facilitateur des déplacements, hébergements, habillement et des quelques recrutements des joueurs de l’équipe comorienne de football.

Cet enfant de Tsidje devient un électron indispensable du staff technique des Cœlacanthes. En 2017, il a presque tout fait afin de rendre possible les rencontres, amicales ou officielles, des Cœlacanthes.

Il a d’abord fait recruter des jeunes talents de la Ligue 1 française, dont des joueurs de Troyes et de l’Olympique de Marseille. Il a appuyé financièrement la Ffc avec ses propres fonds avoisinant une trentaine de millions de francs afin de faciliter le match amical "MauritanievsComores" en octobre 2017.

Si les Cœlacanthes sont apparus avec la peau verte et blanche, c’est grâce à son équipementier. Ben Amir a lancé officiellement la ligne sportive Maana dont il est son président directeur général.

Si Faouz Faidine, autre personnalité de l’année 2017, s’apprête à évoluer  à un niveau semi-professionnel à l’As Gémenos, c’est grâce à son investissement administratif et financier. Au sein de la Ffc, Ben assure le poste de Manager Europe, mais en réalité il est le protecteur des Cœlacanthes entre le Vieux continent et l’Océan indien. 

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