Les Cœlacanthes
La grande fierté de la Nation quatre étoiles
jamais les Cœlacanthes n’étaient aussi proches de la Coupe d'Afrique des Nations comme en 2020. Ils ont bouclé l’année écoulée en beauté à un point de la qualification pour la Can 2021 qui aura lieu en 2022 au Cameroun. L’équipe nationale a marqué 2020 en signant deux succès et un nul, en trois matchs. Elle a battu la Libye (2-1) en octobre en amical avant de s'imposer en novembre devant le Kenya (1-1, 2-1). Les Veri piya fédèrent davantage les 4 îles de l’archipel en comptant au moins un joueur dans chaque île. Ils ont encore une fois joué leur rôle de rassembleur. Ils sont classés en décembre 2020 dans le top 10 du classement mondial, en termes de meilleure progression de l’année. Toujours en décembre, ils ont été placés sixième du classement annuel de Jeune Afrique. 2021 pourrait être plus joyeuse puisque les Cœlacanthes sont à un pas d’entrer dans l’histoire du football africain en participant à leur première Coupe d’Afrique des Nations (Can).
Haifaou Younoussa
L’excellence qui fait honneur au pays à l’échelle africaine
Haifaou Younoussa originaire d’Ikoni ya Bambao s’est démarquée en 2020 par ses recherches scientifiques sur les anomalies chromosomiques et moléculaires associés à des troubles du développement sexuel pendant la période prénatale et postnatale, (“Ntchole” en Shikomori, des personnes dont on n’arrive pas à identifier le sexe). Elle est l'une des lauréates du prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne l'Oréal-Unesco. Vingt chercheuses ont été récompensées pour l'excellence de leurs travaux cette année. Elle figure désormais sur le site de l’Unesco aux côtés des autres scientifiques du continent africain qui ont marqué l’année 2020 pour leurs travaux. Elle est la première comorienne à recevoir une telle distinction. La jeune doctorante de 28 ans, Haifaou Younoussa a décroché son baccalauréat D en 2011 à l’Ecole Ibn Khaldoun de Vuvuni ya Bambao, où elle a passé toute sa scolarité. La chercheuse a une licence obtenue à l’Université des Comores en 2015. Au Sénégal où elle poursuit ses études, la jeune est inscrite à la faculté de médecine de la célèbre Université Cheikh-Anta-Diop.
Oussaid Ben Abdoulfatah Soulaîmana
La formidable révélation
Il s’appelle Oussaïd Ben Abdoulfatah Soulaïmana, il a 7 ans et il a mémorisé le Saint-Coran. Ce natif de Mdjwaezi ya Hambu est né d’un père et d’une mère qui ont eux aussi mémorisé le Coran (Hafidhoul-qur’an). Cet enfant a brillé lors d’un concours de mémorisation du Coran (Musabaqat) organisé en novembre par le district de Hambu de l’association pour la mémorisation du Saint-Coran et de la propagation. Est-ce possible ? "Oui". Pour un enfant comme celui-ci élevé dans un milieu où le Coran est psalmodié tout le temps soit par les parents ou les apprenants de la mère qui détiennent une madrassa depuis son jeune âge. Tel père, tel fils ou telle mère, tel fils. On ne sait pas vraiment. En tout cas, le père a insisté pour montrer que ce n’est pas le fruit du hasard, mais d’un travail ardu et rigoureux. "Il ne s’agit pas d’un miracle, loin de là. Nous y avons travaillé", a insisté cet enseignant de la faculté Imam Chafiou, à l’Université des Comores. Oussaïd Ben Abdoulfatah Soulaïmana passe en classe de Cm1 cette année. Lui et son petit frere n’ont pas fait la maternelle.
Alqibla
Un modèle pour le développement local
L’association Alqibla de la ville de Mitsamihuli s’est illustrée en orchestrant deux opérations de levée de fonds pour financer la construction des routes secondaires du chef-lieu du nord. Près de 140 millions ont ainsi été levés, déjouant tous les pronostics. La devise de l’association ? Unité, Vision, Leadership, Esprit d’équipe et Transparence. L’Association dirigée par l’entrepreneur dynamique, Ali Amini Saïd Hassani, a su transcender les clivages qui pouvaient opposer des quartiers de la ville, la notabilité et la jeunesse pour ne retenir que les intérêts de tous les Mitsamihuliens, quels qu’ils soient. Les routes secondaires sont presque achevées et le choix porté sur la société qui a assuré leur construction a été fait dans la transparence et dans le respect des règles. D’autres projets pourraient voir le jour cette année, toujours en ayant à cœur les intérêts des habitants de cette ville.
Ansoufoudine Mohamed
Le cerveau de la lutte anti-Covid à Ndzuani
Anssoufouddine Mohamed est un cardiologue exerçant au Chu de Hombo à Ndzuani qui détonne. Poète, écrivain, intellectuel et profondément scientifique. Il est le chef du sous-comité scientifique de l’île de Ndzuani. Dans un article qui fera date publié sur le site de Muzdalifahouse dont il est l’un des rédacteurs, le chef de la riposte contre la Covid-19 a expliqué comment il a pu convaincre les habitants de l’île sur les bienfaits des mesures barrières. Sillonnant Ndzuani, son équipe se rendit bien vite compte des stigmates laissées par des épidémies fort anciennes et les convoquèrent pour une meilleure adhésion de la population dans la lutte contre la propagation du Covid-19.
L’équipe s’écarta donc des canaux de communication "fournis par les organisations internationales" et opta pour une communication plus adaptée aux réalités locales. Le cas du Dr Anssoufouddine Mohamed doit fournir d’exemple aux médecins exerçant en Union des Comores.
Docteur Abdoul-Anziz Hassanaly
Le courage et le professionnalisme dans le sang
Il est l’un des médecins qui ont marqué l’année 2020 par son courage et sa grande ambition. Docteur Abdoul-Anziz Hassanaly est chirurgien et le fondateur de la Clinique Fanziz. Grâce à son courage et à sa persévérance, il a lancé sa propre clinique dans la capitale mohélienne, Fomboni. Aujourd’hui, l’île de Mwali a les capacités de prendre soin de ses malades et accueille nombres de malades des autres îles qui viennent exclusivement se faire soigner à moindres coûts. Cela a permis de réduire considérablement le tourisme médical et surtout à redorer l’image du secteur médical. Depuis 20 ans, docteur Abdoul-Anziz Hassanaly est sur le pied de guerre et avec l’arrivée de la Covid-19, il est à la tête de la coordination insulaire de lutte contre le virus et sa propagation. Jours et nuits, docteur Abdoul-Anziz Hassanaly a mis son énergie et son temps à apporter assistance aux patients atteints du virus malgré les risques. Le mdecin n’a en effet pas cessé de tirer la sonnette d’alarme sur la dangerosité et le caractère contagieux de cette nouvelle vague du Coronavirus.
Les contractuels anti-Covid-19
Ces hommes et ces femmes qui ont bravé le risque de contagion
Depuis la déclaration officielle du premier cas de Covid-19, le 30 avril dernier, plusieurs dizaines de contractuels issus du domaine de la Santé, ont été déployés dans les différents sites. Ils ont bravé le risque de contagion en accueillant, avec courage et détermination, jusqu'à ce jour, les malades atteints par le virus. Après trois mois d'exercice et alors que le personnel sanitaire qui était au front a reçu des indemnités de deux mois, les contractuels eux n'ont perçu aucun rond. Déterminés à lutter et se battre contre la pandémie, ces vaillants contractuels n'ont pas baissé les bras. Ils ont en effet continué à travailler et ce dans des conditions difficiles. Mais ni l’absence de conditions de travail adaptées ni le manque d’indemnisation n’ont réussi à infléchir la volonté et le professionnalisme de ces hommes et femmes qui ont multiplié, des mois durant, leurs efforts pour sauver des vies. Leur courage et leur détermination nous ont conduits aujourd'hui à les distinguer parmi les 10 personnalités de l'année 2020.
Unagna na Mayendreleyo
La solidarité au service des plus nécessiteux
Créée en 2011 à Ndzuani, l’Ong Unagna na Mayendreleyo qui a pour objectif de répondre aux besoins des plus démunis notamment les veuves, les personnes à mobilité réduite et les enfants maltraités s’est, en cette année de Covid-19 et du passage du cyclone Kenneth, particulièrement distingué en abattant un travail de terrain saluer par tous depuis 10 ans. Depuis le début de l’année, Unagna na Mayendreleyo a offert des vêtements neufs à toutes les victimes des localités anjouanaise touchées par Kenneth. Cette assistance humanitaire était couplée par une distribution de vivres alimentaires surtout aux enfants de l’île de Ndzuani. Avec l’arrivée de la Covid-19, des équipes ont été mises en place durant quatre mois pour désinfecter les différents coins de Mutsamudu et dans les points d’entrée des grandes villes de Ndzuani. Tous les vendredis à l’hôpital de Hombo, l’Ong distribuait, chaque vendredi, des repas à l’endroit des malades et décide de construire un jardin d’enfants en face du service de pédiatrie dudit hôpital.
Tartib
Une étoile nommée «Nyora»
Créée en 2018 par des jeunes comoriens, l’Agence de communication Tartib a marqué l’année 2020 en concevant, produisant et réalisant le concours de jeunes talents de la musique Nyora. L’émission diffusée sur la chaîne nationale a créé un engouement sans précédent. En plus d’avoir dévoilé les jeunes talents, Nyora a énormément contribué à la revalorisation de la musique comorienne et a surtout donné le sourire aux Comoriens en période de catastrophe sanitaire. Au final, l’étoile la plus brillante était le producteur de cette émission de qualité dont le succès a dépassé les frontières nationales. L’agence Tartib a également produit et réalisé en 2020 l’émission "Archives des Comores" mettant en avant les faits historiques et les personnalités ayant marqué l’histoire de l’archipel. Les jeunes et ambitieux entrepreneurs de "Tartib", s’inscrivent dans la ligne dite "reaspora" (la diaspora qui retourne) et se distinguent par leur dynamisme, leur créativité et leur professionnalisme.
Ahmed Abdou
La bravoure et la justice jusqu’au bout
u cours des audiences spéciales sur les viols et agressions sexuelles organisée au mois d’août 2020, un homme originaire de Dzahani la Tsidje, s’est présenté au tribunal pour dénoncer les violences qu’a subies sa fille par son (fundi) maître d’école coranique, Mohamed Ahmed Aboubacar. Son but est, "que la justice soit faite". Il s’agit d’Ahmed Abdou (Papa Digalo), père de la jeune victime, Y.A. Banni par le village de Tsidje pour avoir dénoncé cet acte ignoble, Ahmed Abdou, a dû composer avec la solitude. Banni de son village, rejeté et menacé par les proches de l’agresseur, Ahmed Abdou a fait acte de bravoure en leur tenant tête pour défendre sa fille. Comme Amani M’madi et la petite Anziza, Ahmed Abdou a dû lutter contre vents et marées pour dénoncer ce qui est arrivé à son enfant. Seulement, Ahmed n’a pas bénéficié de toute la médiatisation et du soutien qu’ont eu Amane et Anziza. Al-watwan salue ici la bravoure de ce père qui, par son geste et son courage, inspire d’autres victimes à briser le silence et à prendre la parole pour dénoncer les agressions sexuelles sur mineurs. Condamné à dix ans d’emprisonnement, Mohamed Ahmed Aboubacar, prédateur sexuel, court toujours.