Les avocats qui défendent les intérêts de l’ancien directeur de cabinet chargé de la Défense Mohamed Bacar Dossar, par la voix de Me Ali Abdou Elaniou disent se battre jusqu’au bout afin de pouvoir innocenter leur client, car «il n’a rien fait qui puisse le faire réprimer par la loi pour cause de détournement de biens publics. On lui reproche d’avoir signé trois documents qui feraient penser à une intention frauduleuse pourtant ce ne fut pas le cas et on prouvera en faisant parler des textes et des preuves». Notons que l’ancien rais ne s’est pas présenté à l’audience hier matin. Me Ali Abdou Elaniou, à qui on a demandé si l’absence de Sambi au procès impactera la défense de son client a répondu que «chacun porte son poids».
Par contre, (comme nous l’avons expliqué à la page 2), l’avocat chargé de la défense de l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid, a fait savoir que son client souhaitait se retirer du procès ne jugeant pas «légale» la juridiction saisie pour le juger. Il dira «respecter» la décision de son client, soulignant toutefois qu’il se rendra au procès mais ne plaidera pas.
La saisine de la cour de sûreté
Au début de l’audience, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid avait soulevé une exception sur «l’irrégularité» supposée de la saisine de la cour de sûreté. Interrogé sur les raisons de cette exception, il a indiqué qu’»il s’agit d’une exception de nullité pour irrégularité de la saisine». Il a poursuivi : «la juridiction de sûreté se compose normalement d’un président et d’un juge d’instruction qui se charge des dossiers en instruction de sûreté et les envoie ensuite devant la cour. Si un dossier qui n’a pas été dans ladite juridiction veut y être renvoyé, le commissaire du gouvernement se devait de formuler une réquisition et saisir la juridiction en charge du dossier précisant qu’avec les infractions soulevées, il y’ a une connexité des compétences de la sûreté».
Et d’ajouter : «cette dernière devrait se prononcer 48h après. Cependant, l’ordonnance marquant la fin de ce dossier a été faite en mars 2020. Mais c’est en 2022 que le procureur de la République a rendu sa réquisition et dit au juge d’instruction ordinaire de le renvoyer devant la cour de sûreté de l’Etat. Alors qu’il aurait pu écrire lui-même en sa qualité de commissaire du gouvernement pour demander le transfert du dossier».
Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid a dénoncé le transfert du dossier à la cour de sûreté de l’Etat sans pour autant suivre, selon lui, le processus normal indiquant que «se référant à la loi en vigueur dans le pays, aucun texte ne dit que le juge d’instruction peut renvoyer un dossier devant la cour de sûreté de l’Etat rassurant que son exception n’a pas été rejetée et que le président la joindra au fond quand il devra prendre une décision».