Que faut-il faire pour mettre fin à ces traversées de la mort ?
Said Omar Said Hassane : Je pense qu’il faut organiser un débat sur la problématique de l’immigration clandestine des Comoriens et surtout au Maroc. Ce phénomène pourrait porter atteinte aux très bonnes relations entre les Comores et le Maroc.
Chamsia Moindjié Saadi : Le débat est nécessaire pour comprendre toute la chaîne du début à la fin. Il y a des complicités. Je crois qu’on doit lancer une campagne d’envergure nationale pour sensibiliser la population sur les dangers de cette traversée.
Mais qui sont ces gens qui sont au cœur de ces filières ?
Said Omar Said Hassane : Des Espagnols, des Marocains et Subsahariens en collaboration avec des Comoriens dont des anciens étudiants. La connexion est là, bien organisée. Nous constatons que beaucoup de voyageurs ne comprennent pas les gros risques des traversées. On contourne les routes. Il y a ceux qui prennent les risques pour traverser l’Atlantique et se rendre aux îles Canaries.
Chamsia Moindjié Saadi : Les filières sont bien structurées et travaillent avec d’autres personnes partout. Les Comoriens, eux, arrivent forcément par Tunis, la capitale puis se rendent à Sfax, une ville côtière située à 270 kilomètres de Tunis.
La distance entre la ville de Sfax et l’île italienne de Lampedusa est de 180 km à vol d’oiseau.
Quelles sont les mesures spécifiques à prendre en urgence ?
Said Omar Said Hassane : Il faut d’abord vérifier les fausses inscriptions des faux étudiants dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Tunisie en imposant des mesures et en collaborant pour vérifier la véracité des inscriptions dans ces pays avec nos représentations diplomatiques. Il faut surtout sensibiliser plus les parents et surtout la diaspora comorienne sur cette problématique.
Chamsia Moindjié Saadi. Nos études, sur place à Tunis, montrent que sur 10 personnes arrivées, nous aurons en moyenne cinq vrais étudiants. Selon les informations à notre disposition, la traversée peut coûter jusqu’à 3000 euros. Donc, l’urgence est de sensibiliser les familles comoriennes expatriées. Il y a aussi la nécessité de mettre fin aux complicités qui aboutissent à la délivrance de vrais faux documents.
ASK