Reportées à deux reprises, les premières auditions au fond des inculpés dans l’affaire de tentative de déstabilisation présumée du pays ont commencé hier avec l’interrogatoire de l’écrivain Saïd Ahmed Saïd Tourqui. Organisées par le magistrat instructeur en présence de son avocat, ces premières auditions se dérouleront toute la semaine. Après le rendez-vous avec l’écrivain, le magistrat instructeur prévoit d’entendre l’avocat Me Bahassane Ahmed, aujourd’hui. Quant aux militaires inculpés, cités dans cette affaire, leurs rendez-vous avec le magistrat instructeur interviendront dans la semaine. Selon une source proche du dossier, ces auditions doivent se tenir « dans la plus grande discrétion » afin d’éviter toute éventuelle affluence au Palais de justice.
Poursuivies et placées en détention provisoire sur ordre du juge d’instruction depuis le 14 août dernier, les personnes incriminées dans cette affaire vont, à travers ces premières auditions au fond, être entendues, en présence de leurs avocats, par le juge d’instruction, et cela constitue une étape importante dans une procédure pénale. Selon un des avocats constitués dans cette affaire, c’est à l’issue de ce premier rendez-vous que l’avocat arrive à s’enquérir des éléments physiques du dossier, pour entamer des procédures de recours sur les actes apposés par le juge d’instruction. «L’avocat intervient sur l’affaire si besoin est », explique cet avocat.
Dernièrement devant la presse, le procureur de la République, par ailleurs, Commissaire du gouvernement a soutenu qu’il s’agit d’une tentative de coup d’Etat, «une entreprise dangereuse minutieusement préparée dans le but d’éliminer certaines autorités, heureusement, les organisateurs n’ont pas eu le temps de passer à l’acte». Evoquant par contre la présomption d’innocence, le parquetier a tenu à ajouter que les inculpations prononcées par le juge d’instruction le mardi 14 août dernier ne signifient en aucun cas que ces personnes sont coupables de quelque chose. «Nous sommes dans un régime de présomption d’innocence, c’est l’enquête du juge qui déterminera les responsabilités des uns et des autres et c’est seulement la décision de la Cour de Sureté de l’Etat qui dira qui est coupable et qui ne l’est pas», avait-il souligné.