logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Les reptiles aux Comores I 34 espèces dont 22 (65%) sont endémiques dans l’archipel

Les reptiles aux Comores I 34 espèces dont 22 (65%) sont endémiques dans l’archipel

Société | -   Nazir Nazi

image article une
Sohan Sauroy-Toucouère pointe du doigt les tueurs de serpents aux Comores. Selon lui, il existe plusieurs espèces venimeuses mais ne sont pas dans cet archipel. «Il y a quatre espèces de serpents ici. Aucune de ces espèces n’est venimeuse pour l’homme. Ils ne vont que manger des petits lézards. Ils régulent les populations de lézards et insectes nuisibles pour l’homme».

 

La colonie de reptiles aux Comores a fait l’objet d’un point de presse samedi dernier au Centre national de documentation et de recherches scientifiques (Cndrs). Ces échanges ont été animés par Olivier Hawlitschek, Kathleen C. Webster, étudiante en thèse sur le thème «l’évaluation de la vulnérabilité de l’herpétofaune endémique Insulaire aux changements environnementaux dans l’Archipel des Comores», Sohan Sauroy-Toucouère et Youssouf Mohamed, ancien étudiant de la Faculté des sciences et techniques de l’Université des Comores, techniciens en herpétologie.


Olivier Hawlitschek, ce docteur de l’Institut Leibniz pour l’analyse des changements de la biodiversité (Allemagne), fera savoir que l’archipel des Comores dispose d’une richesse herpétologique impressionnante. Il dénombre à cet effet environ 34 espèces dont 22 (65%) sont endémiques dans l’archipel. «Cette faune est extrêmement menacée de disparition par la destruction de son habitat naturel et par l’introduction des espèces exotiques envahissantes. Le cas le plus remarquable serait l’Iguane des Comores, Burale pour son nom local ou Oplurus comorensi par son nom scientifique qui ne vit nulle part au monde que dans les falaises du Ngu la Ipvwani ou Dos de Dragon, dans le Parc national de Mitsamihuli et Ndrunde en Grande-Comore», illustre-t-il.

La régulation de la populationdes insectes et la pollinisation des plantes

Les conférenciers ont montré la richesse dont le pays dispose en matière de reptiles et leur rôle. Les experts insistent d’abord sur le fait que la faune a du mal à coloniser les îles à cause de son insularité et que ce facteur ne favorise pas l’existence de beaucoup d’espèces. Parmi leurs rôles, les reptiles sont des prédateurs des insectes. Sohan Sauroy-Toucouère, un des intervenants, fait savoir qu’ils aident à réguler la population des insectes notamment ceux qui sont nuisibles pour l’homme. «Ils régulent les moustiques par exemple. Il est nécessaire de les protéger. Au sein même de la nature, ils jouent des rôles en faveur des plantes», rassure-t-il.


Autre importance soulevée : ces vertébrés facilitent en outre à polliniser les plantes, selon l’herpétologue. Il laisse comprendre que si la pollinisation n’a pas lieu, par exemple en raison de l’insuffisance de pollinisateurs spécialisés (reptiles), la production de fruits et de graines est gravement affectée. « Ici, ils pollinisent les fleurs des bananiers, à l’exemple du geko vert. Dans la plupart des espèces de plantes à fleurs, la pollinisation suivie d’une fécondation est indispensable à la formation des graines et des fruits», explique-t-il. Il s’agit du transport du pollen des organes de reproduction mâle vers les organes de reproduction femelle qui va permettre la reproduction sexuée chez les plantes.

Fameux «Mchangama pompe»

Sohan Sauroy-Toucouère pointe par ailleurs du doigt les tueurs de serpents aux Comores. Selon lui, il existe plusieurs espèces venimeuses mais ne sont pas dans cet archipel. «Il y a quatre espèces de serpents ici. Aucune de ces espèces n’est venimeuse pour l’homme. Ils ne font que manger des petits lézards. Ils régulent les populations de lézards et insectes nuisibles pour l’homme. C’est toute une chaîne et il faut protéger les serpents «, rassure-t-il.


Par rapport au reptile, le fameux «mchangama pompe», l’herpétologue signale qu’il dévore les reptiles endémiques aux Comores et est porteur de maladies. «Il entre en compétition pour les habitants parce qu’il aura besoin de site de ponte. Il est vraiment à surveiller car il aime vivre dans des lieux solides notamment les briques. Il se place davantage dans les sites de construction de briques. Les camions de transport desdits briques facilitent son envahissement dans l’archipel «, tire-t-il la sonnette d’alarme.

Commentaires