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Les réquisitoires diversement appréciés après la fin des audiences

Les réquisitoires diversement appréciés après la fin des audiences

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Des citoyens jugent un réquisitoire “sévère” en allusion à la perpétuité requise contre l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi. Des interrogations planaient encore au sujet de la capacité à restituer “les biens mal acquis” à l’Etat, “principale victime de ce programme”, selon le ministère public.

 

La quatrième journée du procès sur la citoyenneté économique a été symbolisée hier par l’énoncé des réquisitoires du ministère public. Celui-ci, par la voix du commissaire du gouvernement, Mohamed Djounaid, a requis la perpétuité contre l’ancien rais Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et l’ancien vice-président en charge des Finances, Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou.


Un réquisitoire jugé très “sévère” par des citoyens qui estiment que “la perpétuité ne serait pas la meilleure des solutions”. Certains demandent l’indulgence de la Cour. “Nous avons suivi effectivement le débat ici à l’audience. Et le réquisitoire du procureur de la République a été un peu étonnant puisqu’il a requis la perpète. Alors que cela ne devrait pas en réalité être le cas. Donc, nous demandons plus ou moins que la cour maintenant, avec la sagesse retire la perpète et affiche une sagesse appropriée et très humaniste”, a indiqué Me Mastaba A.

Comment recouvrer les fonds détournés ?

Mohamed Saida Hassane estime, de son côté, que condamner à vie ces inculpés ne permettra pas au peuple de recouvrer les fonds présumés détournés. “Nous ne gagnerons rien avec cette perpétuité. On ne parle pas de millions mais de milliards de francs. Ce sont là des sommes importantes qui auraient servi ou qui serviront à développer plusieurs secteurs de la vie. Toutefois, si c’est pour confisquer tous leurs biens à des fins positives au service des citoyens, cela me semble être la bonne solution”, a-t-il ainsi souligné.

 

Mhadji Nassurdine se réjouit, quant à lui, du déroulement de ce procès tant attendu par les citoyens émettant toutefois quelques ressentiments.“Après avoir suivi toutes les audiences, notamment les interrogatoires des inculpés présents, j’ai compris que certaines personnes clés du dossier surtout ceux qui confectionnaient ces passeports ne sont pas. Alors que je crois avoir compris que leurs noms avaient été évoqués chez le juge d’instruction. Pourtant, je pense que pour se faire, toutes les parties concernées de près ou de loin devraient être présentes et répondre de leurs actes”, a-t-il fait part. Me Moudjahidi Abdoulbastoi a estimé que “les inculpés Nourdine Bourhane et Mohamed Abdou Dossar se sont servis du boycott de Sambi pour obtenir la clémence de la cour par leur comparution”.

 

Me Djamaldine Bacar assurant la défense de l’inculpé Ibrahim Mhoumadi Sidi a déclaré, sur une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux que “la formulation du commissaire du gouvernement laisse les soupçons d’un procès politique”. Il reprendra les propos du procureur de la République qui dit requérir “24 mois de sursis”, poursuivant avec une brève analyse. “Mon analyse repose sur le pourquoi la perpète pour ces deux-là ? Pourquoi n’ont-ils pas demandé 10, 15 ou 20 ans pour ces inculpés-là ?”, a-t-il estimé non sans rappeler le statut politique des deux inculpés en question. “Même si la cour n’accepte pas la condamnation à vie, elle sera pour plusieurs années en prison ferme”.

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