Des journalistes des médias issus des petits États insulaires en développement (Peid) d’Afrique ont présenté, à l’île Maurice, leurs plans institutionnels de préparation et d’intervention en cas de catastrophe (Pric) en marge d’une formation sur les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe. Ces plans, élaborés par les journalistes eux-mêmes, s’inscrivent dans un programme conjoint de l’Unesco et de l’Union africaine de radiodiffusion (Uar), visent à renforcer la résilience médiatique face aux risques climatiques.
Cette initiative fait suite à plusieurs sessions de formation destinées aux journalistes du Cap-Vert, des Comores, de Maurice et de Sao Tomé-et-Principe, dont l’objectif est de doter aux rédactions concernées des outils nécessaires pour assurer la continuité de l’information en période de crise, tout en contribuant à la capacité des médias à résister et à se relever après une catastrophe. Le directeur général de l’Union africaine de radiodiffusion (Uar), Grégoire Ndjaka, a fait savoir à l’occasion que tout s’appuie sur le succès des précédentes sessions de formation en ligne, qui ont réuni ces journalistes de ces quatre petits pays insulaires en développement.
La formation des médias sur le changement climatique
«Cette initiative reflète notre conviction commune. Les médias doivent non seulement couvrir les catastrophes, mais aussi être prêts, au niveau institutionnel, à rester opérationnels et résilients en cas de catastrophe», reste-t-il convaincu. Grégoire Ndjaka démontre en outre que ces sessions sur le développement, la formation des médias sur le changement climatique et la couverture des risques de catastrophe pour les Peid marquent une étape «importante» dans un engagement collectif à renforcer la capacité des médias africains à communiquer efficacement sur l’un des défis les plus urgents.
« L’engagement du conseil national de la presse et de l’audiovisuel de l’Union des Comores (Cnpa) illustre parfaitement cette réussite. La direction générale de la sécurité civile, en collaboration avec le Cnpa, a transposé notre vision institutionnelle à l’échelle nationale. Cet exemple remarquable illustre ce qui peut être accompli lorsque les régulateurs et les médias travaillent main dans la main pour renforcer les systèmes nationaux de communication en cas de catastrophe », a-t-il mentionné.
De son côté, le ministre mauricien de l’Environnement et du Changement climatique, Rajesh Anand Bhagwan, a rappelé le rôle fondamental des journalistes dans la sensibilisation et la mobilisation du public. «Les journalistes ne sont pas que de simples témoins, mais des voix qui portent l’espoir au-delà des frontières», a-t-il déclaré, exhortant les médias à «montrer au monde une Afrique debout, source de solutions, de courage et d’innovation».
Des voix qui portent des espoirs au-delà des frontières
Le ministre a également insisté sur la responsabilité des professionnels de l’information dans la lutte contre la désinformation et la création de liens entre les enjeux environnementaux et les aspirations des populations. « Aucun profit ne compensera une planète épuisée », a-t-il affirmé, espérant que ces formations déclencheront une prise de conscience sur le pouvoir des médias à inspirer le changement. À travers ce programme Unesco-Uar, les journalistes des îles africaines apprennent donc à anticiper, à collaborer et à raconter autrement. Leur objectif est que, même lorsque les vents se lèvent, la voix des îles continue de se faire entendre.
Cependant, pour que ces plans de préparation et d’intervention deviennent réellement opérationnels, un accompagnement financier durable s’avère indispensable.
Les rédactions locales, souvent limitées en moyens techniques et humains, ont besoin de ressources pour moderniser leurs équipements, former en continu leurs équipes et assurer la continuité de la diffusion en situation de crise. Sans ce soutien, les efforts de planification et de formation risquent de rester sans succès.

