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Les«Je-viens»de retour  I Une envie d’encrage qui bute aux réalités du terrain

Les«Je-viens»de retour  I Une envie d’encrage qui bute aux réalités du terrain

Société | -   Said Toihir

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Chaque période de vacances, des Comoriens de la diaspora reviennent avec l’envie de s’ancrer au pays. Mais entre volonté d’investissement et obstacles locaux, le rêve du retour tourne vite à la désillusion.

 

Chaque mois de juillet, les rues des villes et villages comoriens se remplissent de visages longtemps absents. Ce sont les enfants de la diaspora, nés ou installés à l’étranger, les fameux « Je-viens », qui reviennent passer quelques semaines au pays natal. Mais derrière les sourires et les retrouvailles se cache, pour certains, un rêve plus profond : celui de rentrer définitivement. Un rêve souvent freiné par les réalités du terrain.

La surveillance des champs

Mhamadi Mze, notable retraité et ancien travailleur en France, en fait partie. À chaque retour, il ressent plus fort l’envie de s’installer définitivement et de contribuer à l’économie locale. «Je veux ouvrir un petit commerce ici, à Fumbuni, pour boucler ma retraite tranquillement. Mais ma santé est fragile maintenant. J’aurais dû commencer à investir plus tôt », confie-t-il, le regard posé sur la mer. Il invite les jeunes de la diaspora à ne pas attendre la vieillesse pour préparer leur retour. « On ne sait jamais comment le corps évolue. Si vous voulez revenir, il faut poser des bases solides dès maintenant», leur suggère-t-il.


Le cas d’Ali Mze Ibouroi, jeune entrepreneur né en France, est encore plus parlant. Avec son association, il décide de se lancer dans l’agriculture en investissant dans la culture de bananiers. «On a tout planifié, clôturé le terrain, planté les bananiers… Mais quelques jours après, un voleur est venu déterrer une vingtaine de nos semences. C’est révoltant !», s’indigne-t-il. Mais pour lui, le problème dépasse le vol. «Les tarifs douaniers sont excessifs, la logistique agricole est faible, et la sécurité des investissements n’est pas assurée. Il faut un mental d’acier pour continuer», maugrée-t-il.


S’agissant de la sécurité au niveau des champs, un responsable du Centre rural de développement économique (Crde) de Simbusa affirme qu’il s’agit d’un problème qui, malheureusement, n’est pas de leur ressort. « Nous assistons chaque agriculteur en leur fournissant les outils nécessaires pour la production de même que nous assurons la vente des récoltes dans les foires et c’est au propriétaire sinon au cultivateur d’embaucher quelqu’un pour veiller si nécessaire à la sécurité des produits », explique-t-il.

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