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Levée des mesures anti-Covid-19 I Entre satisfaction et inquiétude

Levée des mesures anti-Covid-19 I Entre satisfaction et inquiétude

Société | -

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Suite au discours du président de la République autorisant “la célébration des mariages, des Madjlisses ainsi que tous les autres évènements festifs et les cérémonies religieuses, dans le respect le plus strict, des règles d’hygiène et des mesures barrières”, les Comoriens exultent dans la crainte.

 

A l’annonce, par le chef de l’Etat Azali Assoumani, de la levée des mesures et restrictions de la Covid-19, plusieurs Comoriens n’ont pas caché leur joie de pouvoir organiser librement leurs festivités. Toutefois, certains trouvent que les mesures annoncées n’ont pas suffisamment tenu compte de l’évolution de la pandémie au niveau mondial. Dans les lieux publics comme sur les réseaux sociaux, la population est divisée. La présidente des femmes leaders pour la paix de Ngazidja, Sameera Youssouf estime que le fait de lever les mesures pour sauver l’économie du pays est une bonne initiative. “Je trouve que le président à bien fait d’autoriser les mariages et autres activités culturelles, religieuses, touristiques, sportives, pour l’intérêt économique du pays.

Cependant, il faut respecter les mesures barrières. La moindre des choses c’est de mettre les masques et utiliser les gels”, a déclaré Sameera Youssouf tout en insistant sur la question économique “notre économie a été touchée, rien qu’en regardant le secteur agricole, on comprend combien les dégâts sont conséquents à cause de l’interdiction des grands mariages. Des tonnes de légumes sont pourries car, il n’y avait pas de consommation”. Elle a néanmoins émis des doutes quant au respect des mesures par la population.


De son côté, le gérant de la Meck-Ipvembeni, Saïd Youssouf Mohamed, affirme que le président ne devrait pas autoriser toutes les manifestations. “Je me permets de dire que le président Azali Assoumani n’avait pas à autoriser toutes les manifestations sous prétexte d’imposer le respect des mesures barrières d’autant que dans certains lieux il est impossible de les respecter”, déclare-t-il avant d’émettre des doutes quant au respect de ces mesures dans un madjlisse par exemple sans masque, sans test et sans distanciation sociale.

Saïd Youssouf Mohamed espère néanmoins qu’on “ne va pas retourner à la case départ. Au lieu d’épauler les petits commerçants en faillite, réduire les droits de douanes et mettre un fond Covid pour soutenir les handicapés et les femmes en phase d’accouchement, on a pensé uniquement aux festivités avec tous les risques qui peuvent en déduire. Que Dieu nous protège”.


Pour le professeur d’histoire à Paris et écrivain Omar Mirali, “le discours du chef de l’Etat n’a pas suffisamment tenu compte de l’évolution du virus au niveau mondial”. Il fera ainsi savoir que “plusieurs pays confinent à nouveau leurs populations pour la deuxième ou la troisième fois, parce que la Covid-19 s’est, de nouveau, réveillée” comme pour dire que ce n’est pas le moment de baisser la garde. 

Chamsoudine Said Mhadji

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